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Bordeaux distancée au baromètre de l’attractivité des grandes villes

Bordeaux n’est que 11e du premier baromètre de l’attractivité des grandes villes françaises, réalisé par la startup pessacaise Jobijoba et le site internet Meilleurtaux.com. Malgré son dynamisme économique, elle est plombée par les prix de l’immobilier et les salaires proposés. Lille, Grenoble et Dijon sont en tête du palmarès.

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Bordeaux distancée au baromètre de l’attractivité des grandes villes

Et si les métropoles n’étaient pas la panacée pour vivre et travailler ? Les très grandes villes sont en effet distancées dans ce premier baromètres réalisé à partir du croisement des données de deux sites web, un de recherche d’emploi (Jobijoba), l’autre dédié à l’immobilier (Meilleurtaux.com). Objectif : « vous dire où vous avez le plus de chance de concilier l’accès à un emploi stable et à un logement. »

« Partant du principe qu’un emploi stable et un salaire conditionnent généralement l’accès au logement, Jobijoba et Meilleurtaux.com ont élaboré une méthodologie qui prend en compte pour la première fois ces trois données – emploi, salaire, logement – afin d’établir un palmarès des 20 plus grandes villes françaises offrant le plus d’opportunités », indiquent les deux sites webs dans le communiqué envoyé ce mardi.

Et à ce jeu, Bordeaux n’en sort pas grandie : car la ville « doit fait face à une forte augmentation de la demande en terme de logement qui fait bondir les prix au m² et fait mal au pouvoir d’achat immobilier », selon Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com.

« Aussi malgré un certain dynamisme économique (9,4 offres de CDI pour 100 habitants – 5e place), la ville “fun” du moment arrive seulement 11e du classement. »

La ville lestée par la pierre

Car le pouvoir d’achat immobilier à Bordeaux n’est que de 38,68 m2,  le 18e du classement « devant seulement Nice et Paris » ! Comment est-ce calculé ?

« Il s’agit du nombre de m2 pouvant être acheté avec un prêt sur 20 ans en tenant compte du salaire moyen proposé à Bordeaux (35 300 € bruts/an), du taux d’intérêt immobilier à Bordeaux (1,45%) et du prix moyen du m2 (4 022 €). »

Impossible donc d’avoir plus qu’un deux pièces quand on gagne le Smic. Par ailleurs, selon Anne-Julie Le Serviget, experte métier de Jobijoba, « Bordeaux reste pénalisée à la fois par les prix et la faiblesse des sièges sociaux implantés, son tissu économique reposant beaucoup sur des TPE et PME qui n’offrent pas des salaires très élevés ».

Les auteurs de baromètre rapprochent la situation du port de la Lune de celle de Lyon, 4e ville la plus favorable, et marché de l’emploi le plus dynamique en France avec 13,5 offres de CDI pour 100 habitants :

« Dans les deux cas, les opportunités d’emploi ont pour contrepartie des logements plus petits. On peut penser que la proximité des deux villes avec Paris – Lyon est depuis longtemps à 2 heures grâce au TGV tandis que Bordeaux bénéficie depuis quelques mois d’une ligne à grande vitesse – a contribué à stimuler l’économie locale en même temps qu’elle faisait grimper les prix de l’immobilier. »

Nantes, Toulouse et Rennes se classent toutes devant Bordeaux, respectivement, 5e, 6e et 7e :

« Toutes trois affichent des performances honorables en termes d’offres d’emplois stables les plaçant dans la première moitié du classement. Mais cette réussite ne se paie pas (encore ?) par des prix immobiliers aussi élevés qu’à Lyon et Bordeaux, même si Nantes s’en approche un peu avec un pouvoir d’achat immobilier de 50 m2 (14e position). Toulouse est encore étonnamment bon marché (62,6 m2 – 8e position). »

Lille en pôle, Paris 15e

Lille occupe la première place du classement « grâce à une performance solide en matière d’emploi » (12,3 offres de CDI pour 100 habitants) et un pouvoir d’achat immobilier ressortant à 57 m2 (rapporté aux salaires nets moyens). Avec un salaire équivalent, on peut trouver du travail et un logement encore plus grand (66m2) à Grenoble. A Dijon, le pouvoir d’achat immobilier est le plus élevé du trio de tête, et les chances de trouver un CDI un peu moins fortes (8,4 CDI pour 100 habitants).

Paris figure en 15e position, « ce qui ne constitue pas vraiment une surprise tant les prix de l’immobilier sont élevés dans la capitale ».

« Si quitter la capitale pour la province permet d’améliorer ses conditions de logement, cela implique aussi généralement d’accepter une réduction de salaire assez conséquente. Par exemple, il faut s’attendre à perdre 892 euros de salaire nets entre Paris et Bordeaux, 867 euros pour Toulouse ou encore plus de 969 euros pour Saint-Etienne ».

Avis aux amateurs.


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