La possible fermeture des locales de Fip a provoqué des dizaines de milliers de signatures pour une pétition, trois concerts de soutiens pleins à craquer et organisés par des collectifs d’auditeurs, ainsi que la mobilisation des élus locaux.
La stratégie de Radio France et de son PDG Matthieu Gallet entend transformer ce qu’il nomme la « pépite » musicale de l’audiovisuel public. Dévoilé aux salariés au début de l’année, le plan prévoit une mise à mal des effectifs des trois locales existantes (Bordeaux/Arcachon, Nantes et Strasbourg) et la création d’autres bureaux à Marseille, Toulouse, Rennes, etc.
Part d’ombre
Auditrice de la station, la députée de la 2e circonscription Catherine Fabre s’inquiète aussi de cette « rumeur » de fermeture. L’élue étiquetée La République en Marche a souhaité avoir des « réponses claires aux questions légitimes de celles et ceux qui se soucient du maintien de l’information culturelle de proximité », indique son communiqué.
La députée note que Radio France s’engage sur la non-fermeture des antennes locales avec d’autres ouvertures à venir, un temps de décrochage local inchangé, une information culturelle de proximité préservée et diffusée directement depuis Bordeaux. Et en même temps, un « redéploiement des effectifs en revanche assumé par la direction », précise le communiqué de la députée.
Seulement, les plans restent les mêmes. Le choix des mots est important. La radio qui sourie et donne le sourire aux automobilistes coincés dans les bouchons ne va pas fermer mais réduire ses effectifs bordelais. Et si le collectif d’auditeurs clame « Sauvons Fip » c’est moins par risque de fermeture que de dénaturation de la station – une fermeture symbolique en somme.
Zone de Flou
Objectif avoué en février dernier : passer de 16 postes partagés entre trois locales (soit 9 équivalents temps pleins) à 6 postes répartis dans 6 villes. Bordeaux, ses 4 Fipettes et une coordinatrice, n’aura bientôt plus qu’un ou une salarié.e.
Son rôle sera de recenser les évènements culturels locaux et d’en permettre la diffusion. Comment préserver le temps de décrochage local et la promotion de toutes les scènes grandes et petites ? Une zone de flou persiste à ce niveau, admet l’entourage de la députée. La communication de Radio France n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.
« Les douze heures d’antenne quotidiennes seraient (…) réduites à deux agendas culturels de trois minutes », indiquait en mars la journaliste Camille Poirier de Télérama.
Pour Muriel Chedotal, déléguée CGT à Fip/Bordeaux Arcachon interrogée sur la radio La Clé des Ondes, « l’auditeur girondin aura beaucoup de chance s’il tombe sur deux trois infos locales par jour ».
A moins d’en venir à des messages pré-enregistrés à Bordeaux ou ailleurs puis programmés et diffusés localement.
Mauvaises ondes
C’est le flip d’une radio sans direct, permettant à la direction de ne pas trahir son contrat d’objectif et de moyens 2015-2019 qui ne mentionne aucune fermeture d’antennes. Avec la récente proposition du ministre des comptes publics reprise par celle de la Culture de fusionner les locales de France 3 et France Bleu (soit un retour au système en cours dans les années 1980), les auditeurs n’en ont peut-être pas fini avec les mauvaises ondes.
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