Média local avec zéro milliardaire dedans

La revue Far Ouest part à la conquête de son public

Lancé il a un mois après une campagne réussie de pré-abonnement, le média en ligne propose des reportages feuilletonnés sur le Sud Ouest. La revue en accès payant vise les 4000 abonnés pour atteindre l’équilibre économique.

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La revue Far Ouest part à la conquête de son public

« On se considère comme des petits artisans qui racontent des histoires à deux ou quatre mains, pas comme une start-up de l’info qui veut tout révolutionner », affirme Florian Laval.

« Nous ne sommes pas là pour faire de l’actualité chaude comme savent déjà bien le faire Sud Ouest ou Rue89 Bordeaux, enchaîne Anne-Sophie Novel, mais pour suivre des sujets sur le temps long, et les diffuser en les feuilletonnant sur plusieurs semaines », sur le modèle popularisé par un autre pure player, Les Jours.

La journaliste et le documentariste bordelais sont deux des quatre fondateurs de la revue Far Ouest, qui s’est présentée ce mercredi au Club de la Presse de Bordeaux. Ils sont aussi les auteurs de « Cash sur table », un reportage vidéo sur les répercussions de l’émission Cash investigation dans le vignoble bordelais, et dont 3 épisodes ont déjà été publiés. C’est l’un des six reportages (texte ou audiovisuel) mis en ligne depuis le lancement du site, il y a un mois.

Frédérick Diot, Flo Laval et Anne-Sophie Novel, cofondateurs de Far Ouest (SB/Rue89 Bordeaux)

On peut également y trouver une série sur les monnaies alternatives, des témoignages d’amateurs de sites de cam, ou encore une enquête sur la sécurité à la centrale nucléaire du Blayais. Autant de sujets « glocaux », qui entendent partir du local pour évoquer des enjeux plus large, et réalisés par des journalistes, des auteurs et des documentaristes assumant leur subjectivité.  Une fiction sur les conséquences d’un accident nucléaire à Blaye, écrite par l’auteur de polar bordelais Sébastien Gendron, est aussi dans les tuyaux.  Far Ouest vise un rythme de croisière de trois contenus par semaine, pour des feuilletons étalés sur 3 ou 4 semaines.

« Nous ne sommes ni Xavier Niel (patron de Free et actionnaire du Monde, NDLR), ni Raymond Depardon, nous n’avons pas de notoriété et pas d’argent, mais nous avions du temps, raconte Flo Laval. Nous avons mis 2 ans pour créer une communauté, réaliser des feuilletons pilotes que nous avons testé auprès de ce public, et quand nous avons jugé le projet mûr sur le fond et la forme, nous avons pris notre envol. »

Une campagne de financement participatif a permis au nouveau média de récolter 16000 euros et 400 pré-abonnés. Les tarifs sont aujourd’hui de 6,90 par mois sans engagement (1 euro le premier mois), de 69 euros par an, et de 3 euros le feuilleton à l’unité.

L’objectif est d’atteindre les 4000 abonnements, et d’assurer la rémunération des fondateurs, bénévoles pour l’instant – les auteurs, une douzaine, sont eux normalement payés, aux conditions de piges de la presse en ligne pour ce qui concerne les journalistes.


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