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30/04/2024 date de fin
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Dossier #20 : Ces Bordelaises se battent contre le sexisme au travail

Quand Sylvie (un pseudonyme) est entrée dans son bureau, elle n’en croit pas ses yeux. Ses collègues hommes viennent de déposer sur son fauteuil un godemiché. Pour elle, la blague n’est pas de bon goût et elle le fait savoir. « Ah ! On ne peut plus rigoler… » lâche un collègue sous les rires des autres. …

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Dossier #20 : Ces Bordelaises se battent contre le sexisme au travail

Quand Sylvie (un pseudonyme) est entrée dans son bureau, elle n’en croit pas ses yeux. Ses collègues hommes viennent de déposer sur son fauteuil un godemiché. Pour elle, la blague n’est pas de bon goût et elle le fait savoir. « Ah ! On ne peut plus rigoler… » lâche un collègue sous les rires des autres.

Cette anecdote rapportée par Laetitia Cesar-Franquet, sociologue et cadre pédagogique à l’Institut régional du travail social (IRTS) de Nouvelle-Aquitaine, illustre une des nombreuses situations de malaise rencontrées par les femmes dans certains métiers. Agent de propreté urbaine, Sylvie travaille dans un univers « viril » où les pires plaisanteries ont libre cours, comme celle de ce sextoy retrouvé dans une poubelle.

Dans un entretien, Laetitia Cesar-Franquet évoque la ségrégation des femmes et des hommes dans les métiers (qu’elle appelle la paroi de verre) ; les difficultés de promotion interne (plancher collant) ou d’accès à des postes à responsabilité (le plafond de verre)… Ces sujets continuent à plomber l’égalité réelle entre les femmes et les hommes malgré l’évolution législative qui a renforcé l’égalité professionnelle et salariale le 4 août 2014.

La question est vaste et l’aborder nous a emmené à choisir quelques secteurs. Première surprise : le sexisme n’est pas là où on le croit. Poussés par des idées préconçues, nous sommes allées sur des terrains de rugby pour suivre des arbitres femmes croyant être royalement servis. « Tout va bien ! », s’étonne la jeune Fanny Bonamy. La doyenne, Valérie Pélissier, a bien connu l’époque où les hommes n’étaient pas prêts à voir débouler une femme en crampons pour faire la loi, mais elle reconnaît aujourd’hui que les choses commencent à changer.

Dans le milieu du pinard, les femmes ont toujours été mises à l’honneur et on ne compte plus les personnalités féminines emblématiques de la place bordelaise. Seulement voilà, des Bérénice Lurton (Château Climens), des Florence Cathiard (Château Smith Haut Lafitte) ou des Nadine de Rothschild (Château Malmaison)… n’illustrent pas à elles seules le fond du sujet.

En recevant un des prix « Homme de l’année 2015 » de la Revue des vins de France pour son blog, la Belge Sandrine Goeyvaerts a fait « un tweet un peu rigolo » avec un hashtag #WomenDoWine. Les réactions ont été nombreuses et, dans la foulée, une association est lancée dans laquelle la Bordelaise Aurélie Degoul s’est investie. Son témoignage mettra en lumière le sexisme qui atteint même les consommatrices. D’autres témoignages étayent ses propos dans le monde des vignerons où les femmes bataillent et certaines sont réduites au rôle glamour de « femme de ».

La condition féminine n’est pas au top non plus dans les pompes funèbres. Cassandra, Lucile, Laura, Séverine, Manon… des femmes de Bordeaux et d’ailleurs, dénoncent des comportements sexistes, voire discriminatoires, dans un secteur encore considéré comme « un monde d’hommes ».

Si plusieurs de nos témoignages rejoignent le débat très dense au niveau national sur le sexisme, force est de constater que briser le silence ne signifie pas encore transpercer le plafond de verre.


#Bordelaises contre le sexisme au travail

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