L’étude de l’Insee (institut national de la statistique et des études économiques) porte sur l’année 2016. Au cours de cet exercice, la région Nouvelle-Aquitaine a enregistré 55 800 naissances pour 62 800 décès. Ce solde naturel est négatif depuis 2012, où les courbes se sont croisées (autour de 60000 morts pour autant de naissance, et se creuse depuis, note l’Insee :
« Ce déficit naturel observé depuis 2012 s’accentue fortement sur la période récente : oscillant entre – 1 000 et – 2 000 les trois premières années, il se détériore fortement à partir de 2015 (– 6 700) sous l’effet conjugué d’une nette baisse de la natalité et d’une forte hausse de la mortalité. »
L’étude de ce jour place la Nouvelle-Aquitaine dans la peau du mauvais élève français. La région a le pire solde naturel de tout le territoire métropolitain. La raison vient de la forte baisse du nombre de naissances – 5 000 de moins en 2016 qu’en 2010 -, liée à plusieurs facteurs, relève l’Insee :
« Le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, les plus fécondes, diminue de 3000 par an depuis 2010. De plus, elles ont moins d’enfants : 172 enfants en moyenne pour 100 femmes en 2016, contre 186 en 2010. Cette moindre fécondité provient essentiellement des jeunes femmes de moins de 35 ans, alors que celle des plus âgées se maintient, les maternités étant de plus en plus tardives. Ces dernières
années, l’exposition des jeunes entrants sur le marché du travail à des formes d’emploi précaire pourrait retarder les projets d’accueil d’un enfant. »
Enfin, « l’analyse des flux migratoires montre que la région attire des familles ayant déjà des enfants ». Autrement dit, une grande partie des nouveaux ménages qui arrivent sur le territoire ne feront pas forcément grimper la natalité.
La population augmente malgré tout
La Nouvelle-Aquitaine continue toutefois de gagner des habitants, l’attractivité de la région compensant largement ce solde naturel négatif. Le solde migratoire est lui très favorable – 29 800 personnes par an (chiffre de 2014). Depuis 2010, la population augmente ainsi de 0,6% par an, et la Nouvelle-Aquitaine est la quatrième région la plus peuplée de France en 2015, avec 5 911 482 habitants.
Mais les disparités sont palpables au sein de la région. La Charente, Les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques ont un taux équilibré entre naissances et décès. La Corrèze, la Creuse, la Dordogne, la Haute-Vienne et la Charente-Maritime restent dans une spirale négative. Ces cinq départements, prisés par les seniors et retraités, sont désertés par les plus jeunes.
Seules la Gironde, les Deux-Sèvres et la Vienne bénéficient d’un excédent naturel, grâce à la forte proportion d’habitants de moins de 25 ans. L’Insee avance l’argument des études supérieures effectuées dans les pôles de Bordeaux ou de Poitiers, et pour les Deux-Sèvres celui d’un taux de naissance traditionnellement plus élevé.
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