En annonçant que le conseil départemental de la Gironde financerait à hauteur de 1 million d’euros les travaux de rénovation de la ligne de chemin de fer Libourne-Bergerac, Jean-Luc Gleyze espère empêcher la fermeture de celle-ci, qui figure parmi les 200 lignes dont le rapport Spinetta préconise l’arrêt.
« Ce rapport peut-être un signal d’alarme concernant le Bergerac-Libourne, avec un vrai risque que le projet de rénovation de la ligne TER puisse capoter », souligne ce lundi le président du département, justifiant ainsi l’évolution de sa position.
Il n’était en effet initialement pas question pour le département de la Gironde d’investir dans les transports ferroviaires, qui ne relèvent pas de sa compétence. Finalement, il contribuera à une part non négligeable des travaux – 1 million d’euros sur les 6,5 millions exigés par la SNCF aux collectivités locales, pour un investissement total de 90 millions d’euros, un coût qui a doublé par rapport aux premières estimations de la SNCF.
« Plusieurs éléments ont contribué à cette décision, poursuit Jean-Luc Gleyze. Libourne-Bergerac est la seule ligne de proximité inscrite au CPER. Elle concerne les secteurs du Castillonais et du Pays Foyen qui n’ont pas de ligne d’autocar TransGironde se substituant au ferroviaire. Et nous sommes là sur un territoire en fragilité, éloigné et isolé, que nous ne pouvons pas laisser tomber. »
Si le projet sera présenté à la prochaine plénière du conseil départemental, en avril, il fallait selon son président « agir vite pour donner un signal au niveau national, à l’Etat et la SNCF », qui demandaient l’intervention financière du département. Et qui, en cas de refus, auraient eu des arguments pour abandonner le chantier, dont le démarrage est planifié en 2019.
Par ailleurs, Jean-Luc Gleyze a écrit au premier ministre, appelant « à une mobilisation forte de SNCF Réseau et de l’Etat au côté de la Région pour améliorer les lignes ferroviaires sur la totalité des territoires girondins les plus isolés de la métropole » :
« Cela concerne la ligne TER Bordeaux-Lesparre, dont le développement est une réponse essentielle à apporter pour désenclaver le territoire du Médoc, mais aussi les dessertes de la Haute Gironde et du Sud Gironde. Ces lignes ne devront pas être oubliées dans les programmations futures d’amélioration du réseau et le Département est prêt à prendre sa part. »
A condition d’être associée en amont aux négociations sur le futur contrat de plan Etat-région, poursuit Jean-Luc Gleyze :
« Je suis préoccupé par la question des mobilités de proximité. Pour le Girondin qui se déplace tous les jours, la préoccupation n’est pas de faire Bordeaux-Madrid mais de pouvoir accéder à la métropole ou de se déplacer dans les zones rurales. »
Dans cette optique, la survie de la ligne Bordeaux-Libourne-Bergerac est un vrai test.
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