« En arrivant à Bordeaux, on a croisé plusieurs 4L sur la route, ça met dans l’ambiance ! »
Martin et Gaëtan arrivent tout droit d’Orléans. Sur la route pour Biarritz, point de départ des 1350 équipages, ils ont fait escale à Bordeaux. Les deux étudiants en école d’ingénieur ont débarqué à bord d’une Renault 4L blanche et rouge, « un bon plan à 1000 euros », achetée par Gaëtan deux ans plus tôt.
« On ne passe pas inaperçu, les gens nous font signe quand ils nous voient, ils savent qu’on part faire le raid », sourit Gaëtan.
Le véhicule est plein à craquer. Pour cette course de dix jours, où la plupart des nuits se font en bivouac, il faut s’équiper.
« Une tente pour deux, un sac de couchage chacun et des vêtements pour tenir dix jours en autonomie », précise Martin.
S’entassent aussi dans la 4L six cartables remplis de fournitures scolaires, qui seront distribuées à l’arrivée dans différentes écoles marocaines par l’association Enfants du Désert. 10 kg de denrées non-périssables sont aussi acheminées jusqu’à Biarritz, à destination du Secours Populaire, car « il ne faut pas oublier que cette course a un but humanitaire ».
3700 euros pour participer à la course
Des dizaines d’autocollants colorés tapissent la carrosserie : l’université, l’école, la commune… Au total, neuf sponsors ont aidé à payer les frais d’inscription au raid qui s’élèvent à 3700 euros.
« Ça comprend les dix jours de course avec un bivouac tous les soirs, le dîner et le petit-déjeuner tous les jours, la soirée de clôture, deux nuits dans un hôtel à Marrakech, une assistance mécanique et médicale au Maroc et le passage du bateau à Gibraltar », énumèrent les étudiants.
Pour assumer le reste des frais, les deux étudiants ont vendu pas moins de 500 kg de comté, Mont d’or et reblochon, pour obtenir réunir 1200 euros qui ont permis « d’acheter tout le matériel obligatoire » et « ça va couvrir l’aller-retour », ajoute Martin. Les étudiants doivent tous s’équiper d’une pharmacie complète, d’un équipement de sécurité comprenant une fusée de détresse, une sangle pour tirer la voiture, des couvertures de survie, un extincteur, ainsi que des pièces mécaniques de rechange, comme des joints neufs.
Un inventaire précis, qui nécessite des mois de préparation pour boucler la voiture.
« De septembre à décembre, on s’est occupé la création de notre asso Vers l’infini et la 4L pour promouvoir notre participation, et de la recherche de sponsors, raconte Martin. A partir de janvier, on a bossé tous les week-ends sur la voiture, l’inventaire, l’achat du matériel obligatoire. »
Pour les étudiants en fin de cursus, « cette course a une valeur symbolique, c’est le moment de mettre en œuvre tout le savoir-faire acquis pendant nos études » explique Martin qui s’impatiente de voir les dunes ensablées. Pour Gaëtan, le plaisir « est d’être en autonomie pendant dix jours avec mon sac à dos, sortir de ma zone de confort ». Quand la 4L s’élance dans la brume matinale, l’un et l’autre rêvent déjà du désert.
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