« Concernant l’extension du stationnement résident qui était envisagé hors boulevards, face à l’incompréhension des mesures proposées, Alain Juppé a décidé de l’annuler. » C’est dans un communiqué de presse envoyé ce lundi que la mairie de Bordeaux a annoncer faire machine arrière sur le passage au stationnement payant de Caudéran et de Saint-Augustin.
Après avoir pourtant assuré quelques jours auparavant que l’entrée en vigueur du dispositif était simplement repoussée au mois de septembre, la Ville renonce donc définitivement à faire payer les résidents des quartiers extra-boulevards.
« On est quand même pas des gens autistes, tente de justifier ce mardi Jean-Louis David, adjoint en charge du stationnement (et maire adjoint du quartier Saint-Augustin). En nouant des conversations avec les citoyens, on s’est aperçu qu’on arrivait pas à les convaincre de l’utilité du dispositif. Une partie de la population a crié plus fort que l’autre, et Alain Juppé a jugé plus sage et plus utile d’arrêter là. »
L’adjoint affirme que la mairie va tenter de se « remettre à l’ouvrage », et corriger tout ce qui est remonté des conseils de quartier, en particulier le manque de transports en commun à Caudéran et l’insuffisance de parkings de proximité.
Electoralisme
Jean-Louis David balaye les accusations d’électoralisme – Saint-Augustin et Caudéran sont des fiefs de la droite bordelaise, contrairement au Grand Parc et à la Bastide, également concernés par l’extension du stationnement payant.
« Pourquoi la colère de la Bastide n’a-t-elle pas le même poids que celle des habitants de St Augustin ou Caudéran ? s’interroge par exemple Emmanuelle Ajon, élue municipale socialiste de la rive droite. Pourquoi réaliser des mesures créant une telle injustice pour les habitants amenant certains à ne plus pouvoir habiter la ville ? Pourquoi créer autant d inégalité entre les territoires ? »
L’adjoint au maire reconnait « un problème d’équité » entre les citoyens bordelais, pas à la même enseigne selon qu’ils habitent d’un côté ou de l’autre des boulevards.
« Oui, c’est un vrai problème qu’il faut traiter tous ensemble. Chacun s’intéresse aux problèmes de sa propre rue et l’intérêt général n’est plus d’actualité. »
La mairie compte mettre en place une commission de régulation du stationnement, qui sera chargée d’examiner chaque situation particulière. Jean-Louis David souhaite aussi que cette instance traite les problèmes d’échelle métropolitaine.
Enfin, Bordeaux a confirmé les changements dans la politique de stationnement annoncés il y a quelques jours, avec une évolution notable : la gratuité pour les professions de santé (médecins, kinés, infirmières) se déplaçant à domicile, avec un nombre minimal de visites déterminé par les ordres professionnels. Flatter les médecins ? Les mauvaises langues diront encore que c’est une nouvelle fleur électoraliste.
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