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Cap sur Bordeaux Nord pour la nouvelle Police de Sécurité du Quotidien

Bordeaux Maritime bénéficiera dans quelques mois d’un effectif policier renforcé, la Police de Sécurité du Quotidien, dans le cadre d’une réforme nationale. Plusieurs habitants du quartier, victimes d’incivilités récurrentes, approuvent la mesure.

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Cap sur Bordeaux Nord pour la nouvelle Police de Sécurité du Quotidien

Mercredi, Alain Juppé et Didier Lallement, le préfet de Gironde, ont présenté aux habitants de Bordeaux Maritime les objectifs de la Police de Sécurité du Quotidien, qui officiera progressivement dans ces quartiers. Alors que la date officielle de lancement de l’expérimentation est septembre 2018, quelques mesures dont la mise en place d’une Brigade Spécialisée de Terrain (BST) et d’un délégué du préfet devraient être mises en œuvre prochainement.

La zone, qui comprend Bordeaux Lac, les Chantecrit, les Aubiers, Ginko, le Port de la Lune et Bacalan Labarde, fait partie des 30 « quartiers de reconquête républicaine » retenus à l’échelle nationale, dans lesquels ce nouveau dispositif policier sera testé. Promesse du candidat Macron, la réforme a été présentée par Gérard Collomb le 8 février denier.

Plus d’effectifs policiers

Plusieurs mesures ont été mises en avant : un « volet répression » avec une Brigade Spécialisée de Terrain (BST) composée de 12 fonctionnaires qui aura pour mission de combattre la délinquance ; et un « volet dissuasion » avec des patrouilles pédestres renforcées, l’augmentation de l’amplitude horaire des patrouilles pour couvrir en particulier la fin de l’après-midi et le début de la soirée, et la mise en place de patrouilles mixtes police nationale/ police municipale.

Chaque semaine seront également mises en œuvre des Structures Légères d’Intervention et de Contrôle (SLIC) de 10 à 15 effectifs pour opérer des contrôles de voie publique et de circulation routière. Enfin, un « volet contact avec la population » verra la création d’un poste de délégué du préfet à la cohésion police/population dédié au quartier, ainsi que la tenue régulière de réunions de sécurité de quartier.

Plusieurs habitants du quartiers se plaignent d’incivilités récurrentes (AJ/Rue89 Bordeaux)

Des habitants à bout

D’après la mairie, la délinquance sur Bordeaux Maritime représente 15% de la délinquance totale sur la commune. Quelques habitants de Bacalan sont venus manifester leur exaspération face aux incivilités régulières. L’une d’entre elle habite près du pont d’Aquitaine depuis 48 ans. Elle affirme que d’années en années, « la situation s’est dégradée » :

« Il y a des problèmes de sécurité, d’alcool sur la voie publique et de musique infernale. Des jeunes qui traînent dans la rue du matin jusqu’au soir. Dans mon impasse, je vois des dizaines de voitures aller et venir le soir, faire des dérapages, la musique à fond. »

Un « phénomène d’incivilités » additionné « à du trafic de drogue » selon le maire, qui assure avec le préfet qu’ils « reviendront dans le quartier voir si les choses se sont améliorées ».

« Il faut que le lien entre la police et la population se renforce. Certaines informations liées à des incivilités ou des délits ne remontent pas jusqu’aux policiers, mais beaucoup d’habitants affirment aussi que lorsqu’ils appellent, on ne leur répond pas » rappelle Alain Juppé.

De son côté, Walid Karkoud, prothésiste-dentaire à Bacalan, rappelle qu’il faut « être à l’écoute des jeunes, une présence policière est nécessaire mais il ne faut pas qu’il y ait de provocation, sinon ils répondront avec de la violence et de l’incivilité ». Il invite alors le maire et le préfet à venir rencontrer des jeunes du coin lors d’événements qu’il organise au club de boxe :

« Ce qu’il leur faut avant tout c’est du travail, des formations. Il faut créer du lien avec ces jeunes. »


#police

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