Enquêtes et actualités gavé locales

Pour les 10 ans de votre média : objectif 2000 abonné⋅es

30/04/2024 date de fin
732 abonné⋅es sur 2 000
Pour ses 10 ans, Rue89 Bordeaux propose un abonnement à 10€/an et vise les 2000 abonné.es

3 plans au pif et au kiffe pour votre Nuit des musées à Bordeaux

Pour la 14e édition de la Nuit européenne des musées, 13 musées et établissements culturels de Bordeaux et de sa métropole ouvrent leurs portes gratuitement au public. Sur les 13, Rue89 Bordeaux a choisi 3 expos. Bonne nuit.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

3 plans au pif et au kiffe pour votre Nuit des musées à Bordeaux

La 14e édition de la Nuit européenne des musées à Bordeaux propose aux visiteurs, ce samedi 19 mai à partir de 18h, de prendre le large et de faire escale parmi 10 destinations (l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, l’Islande, le Danemark, le Portugal, la Belgique, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas).

C’est bien. Mais de notre côté, on s’est dit pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ! Alors on a délaissé les thématiques par pays pour vous suggérer trois expositions qui ne laissent pas indifférent.

Miguel Chevalier à la Base sous-marine (WS/Rue89 Bordeaux)

Dans le monde merveilleux de Miguel Chevalier

La Base sous-marine de Bordeaux accueille jusqu’au 20 mai 2018 l’exposition « Digital Abysse » de l’artiste français d’origine mexicaine, Miguel Chevalier. Un cabinet de curiosités avec plus de 40 œuvres ouvre le parcours de l’exposition, avant une immersion dans une dizaine d’installations numériques monumentales sur le thème de la nature, de la faune et de la flore sous-marine. L’ensemble épouse parfaitement les dédales et les grandes salles du lieu et l’obscurité totale qu’il propose.

Miguel Chevalier expérimente et crée comme il respire. Sa production est impressionnante et, pour la connaître, un film retrace ses expérimentations en atelier. La Base sous-marine lui offre un espace idéal pour proposer l’étendue de son travail. L’artiste investit tous les recoins jusqu’à ouvrir des salles jusqu’ici fermées au public, même s’il s’agit parfois de s’arrêter à la porte pour observer l’installation qui s’y déploie.

Le parcours est un équilibre subtil de technologie numérique et de rêverie féérique. Enfant ou adulte, le visiteur découvre avec enchantement des sculptures flottantes aux couleurs arc-en-ciel révélées par des ultraviolets, et des installations interactives projetées au mur ou au sol interagissant avec le spectateur. Le résultat est bluffant.

Ce n’est pas la première fois que Miguel Chevalier expose dans la région. En 1991, il avait signé l’exposition « Œnologie » au Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande à Pauillac, où l’on a déjà pu voir son travail sur le pixel et le digital qui fait de lui, depuis 1978, un des pionniers de l’art virtuel et du numérique.

Danh Vo au Capc (WS/Rue89 Bordeaux)

Dans la matière et l’esprit de Danh Vo

La nef du Capc, musée d’art contemporain de Bordeaux, accueille une installation conçue in-situ par l’artiste danois d’origine vietnamienne, Danh Vo. L’ensemble, composé de plusieurs œuvres de l’artiste datant de 2009 à 2018, évoque la force et la fragilité, l’histoire personnelle et l’histoire collective. A l’âge de 4 ans, Danh Vo a fui le Vietnam par bateau avec ses parents. Ce vécu se retrouve intimement liée à sa pratique artistique.

L’agencement de son installation dans la nef invite le spectateur à quatre séquences.

La première est un ensemble imposant de blocs de marbre bruts de Carrare sur lesquels sont disposées des photographies de mains, détails de sculptures en marbre de Michel-Ange. La deuxième est une longue étagère où sont assemblés des troncs d’arbres, des reliques, des fragments de cadres et de sculptures du XVIIe siècle que l’artiste a collectionnés et répertoriés. La troisième est une petite caisse en bois qui contient une moitié parfaitement découpée d’un torse en marbre d’Apollon de la période romaine. La dernière est un espace carré de miroirs sur lesquels sont gravés, par les soins de Phung Vo, le père de l’artiste, les paroles d’une chanson avec des photographies de Joseph Carrier qui représentent de la vie quotidienne vietnamienne.

Si l’installation de Danh Vo semble difficile à décrypter, la poésie qui s’en dégage séduit le spectateur dans sa déambulation et l’invite à s’immiscer avec subtilité dans la vie de l’artiste.

Cette exposition, au CAPC jusqu’au 28 octobre 2018, est la dernière dont le commissariat est signé Maria Inés Rodriguez en tant que directrice du musée. Et tant que vous y êtes, ne ratez pas « Géopolitique de l’oubli » de Daphné Le Sergent et « Thèbes » de Benoît Maire.

Martin Szekely au MADD (© Fabrice Gousset)

Dans le monde constructif de Martin Szekely

Le Musée des Arts Décoratifs et du Design de Bordeaux (MADD) présente une exposition monographique du designer français Martin Szekely, « Construction ». Elle réunit une quarantaine de pièces, conçues entre 1996 et 2018, dont une pièce inédite.

Martin Szekely est un designer discret. Pourtant, le spectateur finit toujours par reconnaître une de ses œuvres en s’écriant : « Ah, c’est lui !! » Qui ne connaît pas le verre conique de l’eau Perrier ? Et bien voilà, c’est lui. Sauf que le verre Perrier n’est pas dans l’exposition du MADD, ni la fameuse chaise longue Pi à l’allure mathématique.

Dans l’ancienne prison annexée par le musée bordelais en 2017, Martin Szekely a installé des tables, des chaises et des étagères bien sûr, mais aussi un miroir et un collier. Malgré l’agencement discret et épuré, le spectateur n’en est pas rassuré pour autant. La symétrie et la dissymétrie donne le vertige. La bibliothèque en bambou, qui a donné son nom à l’exposition, menace de tomber et impose aux pas la prudence. Plus loin, tapis comme des bêtes préhistoriques, les pièces de la gamme Artefact aux imposants blocs de roche quartzite.

Constance Rubini, la directrice du musée, et Martin Szekely ont choisi d’accompagner la présentation des œuvres d’une composition musicale de l’américain Morton Feldman « qui permettrait au public de créer des correspondances entre les choses vues, entendues et touchées ». Pour le designer, « la musique, comme la lumière est une espèce de fluide qui s’immisce dans tous les interstices de l’espace disponible et jusqu’au fond de notre système auditif ». A voir et à entendre donc, jusqu’au 16 septembre 2018.


#Base sous marine

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Plus d'options