La vigne était encore jeune et fragile, en pleine floraison. Alors, lorsque les grêlons de plusieurs centimètres se sont abattus sur elle, elle n’a pas résisté. Le couloir de grêle a ainsi sévi sur près de 40 kilomètres de long et un kilomètre de large. Parmi les villes les plus touchées se trouvent Berson, Saint Christoly de Blaye ou encore Reignac, selon Stéphane Donze, président de l’appellation Côtes de Bourg.
« Nous avons prévu de faire une évaluation précises des communes touchées et des vignerons que compte l’appellation. Mais on le voit bien, la vigne est ravagée, les feuilles sont à terre, les ceps sont déchiquetés, il n’y a plus beaucoup d’espoir. Samedi, on aurait pu skier sur les grêlons tant ils étaient nombreux… »
Dans les régions du Blayais et Bourgeais, ce sont 5 500 hectares qui ont été touchés dont 3000 à plus de 80%. Même constat dans le Médoc où 1 200 hectares ont été victimes de la grêle (400 hectares à plus de 80%). L’Entre-Deux-Mers a été légèrement moins touchée avec seulement 400 hectares endommagés.
Au total, ce sont donc 7 100 hectares de surfaces grêlées dont 3400 quasiment détruites, compromettant ainsi la récolte de 2018 et pour certains celle de 2019 également.
Canons
Troisième aléa climatique majeur en six ans, les orages et périodes de gel menacent de plus en plus la profession. Pour la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, il faut agir sur la question du changement climatique, rejointe par Mickael Rouyer, directeur du syndicat viticole de Blaye Côtes de Bordeaux :
«Nous demandons des canons à grêle ainsi que des mesures prises par les différentes institutions mais il faut également prendre en compte le réchauffement climatique qui est clairement en cause dans ces phénomènes. »
La FGVB ainsi que les différents syndicats réclament des mesures de protections financières et sociales. La FGVB demande ainsi la mise en place de dispositif de chômage partiel pour les exploitations, une activation d’un dispositif d’assistant par la MSA (mutuelle sociale agricole) ainsi qu’une garantie par l’État de prêt de consolidation bancaire. Cet épisode relance également le débat sur le VCI (volume complémentaire individuel), la «seule vraie assurance» selon Mickael Rouyer et Stéphane Donze.
« Le VCI est un réel levier pour les viticulteurs lors de ces épisodes climatiques. Cependant, cela sous-entend que les récoltes précédentes ont été de gros volumes pour permettre de mettre la moitié en réserve. Malheureusement, cela n’a pas été le cas ces dernières années.»
Ce mardi, le préfet Didier Lallemant se rendra sur le terrain pour rencontrer les viticulteurs. Le ministère de l’agriculture affirme de son côté avoir « bien entendu l’appel » de plusieurs députés pour « prendre les mesures qui s’avèrent nécessaires ».
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