Ce n’est plus un secret, le Groupe M6, propriétaire actuel du Football Club Girondin, a publié un communiqué ce vendredi pour dévoiler les négociations « en vue de la cession de 100% du pôle FC Girondins de Bordeaux » au fonds d’investissement basé à Miami, General American Capital Partners (GACP). La vente sera conclue en octobre après la tenue du conseil métropolitain le 28 septembre prochain et le vote en faveur des élus.
Pas de négociations sur le loyer du stade
La nouvelle avait été révélée par Challenges en mars, évoquant des freins sur le montant du loyer du Stade Matmut-Atlantique et l’engagement de son paiement sur 30 ans par M6 et par tout repreneur du Club. Ces informations, reprises par le quotidien Sud Ouest ce samedi, ont fait réagir les élus verts qui ont déclaré aussitôt dans un communiqué datant du 25 juillet :
Ces garanties « ont toujours été présentées par le Maire de Bordeaux comme un élément fondamental, non négociable, de l’équilibre du contrat. Il semble dès lors inenvisageable qu’une décision puisse être prise concernant les baisses sollicitées par GACP, d’ici la fin de la semaine prochaine, par “une petite cellule à la Métropole”, comme annoncé, en l’absence de toute délibération de l’assemblée ».
Sollicitée par Rue89 Bordeaux le jour même, la métropole a quelque peu balbutié sa communication autour de la rumeur. Elle vient, une fois les négociations confirmées, de déclarer dans un communiqué datant de ce vendredi :
« Bordeaux Métropole n’étant pas partie prenante à cette cession, elle n’a pas participé à ces négociations et n’a, en aucune manière, négocié le montant de la redevance d’occupation du stade qui lui est versée par les Girondins, contrairement à ce qui a été indument avancé. »
Si contentieux ?
De plus, la collectivité assure avoir vérifié « que ses intérêts étaient préservés, à savoir le maintien par le repreneur et sa maison mère de la garantie sur le versement des loyers par le club, dans les mêmes conditions que celles du contrat initialement signé avec M6 ».
Ce qui ne rassure pas le socialiste Matthieu Rouveyre qui s’est inquiété ce samedi sur son blog du « risque important pour les finances publiques locales » que représente la vente du Club à un groupe étranger. Il évoque la possibilité que le repreneur ne verse plus le montant des loyers à la Métropole, alors que celle-ci est tenue de le faire selon le contrat qui la lie à Stade Bordeaux Atlantique (SBA), la société exploitant le Matmut-Atlantique.
« Pour que la Métropole puisse se retourner contre le repreneur, écrit l’élu municipal, il faudrait d’abord que celui-ci ait accepté d’être caution du Club financièrement défaillant. Est-ce le cas, quelle est la nature de la garantie obtenue ? […] Enfin, dans l’hypothèse où les choses se passent mal, la Métropole est-elle prête à se lancer dans un contentieux, qui va revêtir avec la nationalité du repreneur, une dimension internationale ? »
80 millions pour le développement du club
De son côté, le propriétaire actuel des Girondins précise que « dans un contexte d’augmentations des budgets de plusieurs clubs de Ligue 1, le Groupe M6 considère que la cession du FC Girondins de Bordeaux à GACP, qui propose un projet sportif ambitieux et une stratégie d’investissement sur le long terme, constituerait la meilleure option pour maintenir la position du club et faire progresser à terme ses résultats ».
Pourtant, ces dernières années, les pertes du FCGB sont passées de -10,6 millions d’euros en 2015 à -4,9 millions d’euros en 2017 avec un chiffre d’affaires de 61,4 millions d’euros en 2017 (selon Challenges). Nicolas de Tavernost, président du directoire du Groupe M6, a affirmé sur RTL après l’annonce du jour que les repreneurs, présents au Haillan, « se sont engagés, dans les 3 ans qui viennent, à apporter 80 millions d’euros supplémentaires pour développer le club ».
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