Enquêtes et actualités gavé locales

Pour les 10 ans de votre média : objectif 2000 abonné⋅es

30/04/2024 date de fin
730 abonné⋅es sur 2 000
Pour ses 10 ans, Rue89 Bordeaux propose un abonnement à 10€/an et vise les 2000 abonné.es

Dossier #27 : Rénover l’habitat, une clé pour concilier fin du monde et fin du mois

S’il est un domaine où social et écologie font bon ménage, c’est bien le logement. Et la rénovation de l’habitat devrait figurer en haut de pile des revendications des Gilets jaunes, tant elle permet à la fois de contenir le changement climatique et d’améliorer le pouvoir d’achat. C’est particulièrement vrai dans la métropole bordelaise : …

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Dossier #27 : Rénover l’habitat, une clé pour concilier fin du monde et fin du mois

S’il est un domaine où social et écologie font bon ménage, c’est bien le logement. Et la rénovation de l’habitat devrait figurer en haut de pile des revendications des Gilets jaunes, tant elle permet à la fois de contenir le changement climatique et d’améliorer le pouvoir d’achat.

C’est particulièrement vrai dans la métropole bordelaise : ses bâtiments consomment près de la moitié de l’énergie utilisée sur son territoire, essentiellement pour leurs besoins en chauffage. Ils contribuent ainsi à plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, contre 20% pour les transports !

Car une bonne partie des 350 000 logements de l’agglomération sont de véritables « passoires thermiques », mal isolées, donc difficiles et chères à chauffer, et utilisant souvent des combustibles fossiles (gaz, fioul). 60% d’entre eux ont en effet été construits avant la première réglementation thermique (RT 1974).

Précarité énergétique

Nombre d’habitants vivent ainsi dans la « précarité énergétique », c’est à dire qu’ils consacrent plus de 10% de leurs revenus à des dépenses d’énergie dans leur logement. Cette situation concerne plus d’un foyer girondin sur 10 (88000 ménages sur 647000 dans le département), que leurs membres soient locataires ou propriétaires.

Mais les premiers dépendent de la bonne volonté des seconds pour engager des travaux. Certains bailleurs le font de façon massive et novatrice, à l’image d’Aquitanis dont le chantier de la Cité Claveau à Bordeaux est par exemple conduit avec l’aide de ses résidents locataires (reportage à venir dans ce dossier).

D’autres propriétaires sont plus réticents. Il faut l’intervention des pouvoirs (et financements) publics pour pousser des syndicats de copropriété à engager des travaux d’isolation thermique pourtant indispensables au confort de base des occupants. Au Burck, quartier à cheval entre Pessac et Mérignac, une opération d’amélioration de l’habitat (OPAH) va ainsi permettre d’améliorer le quotidien de centaines d’habitants, comme l’explique un des articles de ce dossier, signé Lisa Douard.

Des propriétaires fauchés prennent de plus en plus leur affaires en main, et font des miracles avec l’aide d’amis, quelques bons conseils, et des matériaux écolos ou de la récup, nous raconte Klervi Le Cozic.

Plan Marshall local

Chez les particuliers comme dans l’habitat collectif, lancer de tels chantiers est tout bénef : pour les habitants qui peuvent voir leurs factures fondre ; et pour la collectivité dont les dépenses énergétiques et le bilan carbone pourraient être drastiquement réduites.

Dans son ambitieux projet d’être une métropole à énergie positive en 2050, Bordeaux compte ainsi baisser de moitié sa consommation dans l’habitat. Pour que 100% de ses bâtiments soient basse consommation (BBC), le Plan d’action de la métropole s’est fixé l’objectif de passer de 1860 logements rénovés par an à 9000 à partir de 2020 (dont 3000 grâce à des financements et des outils métropolitains qui vous seront bientôt présentés dans ce dossier)…

L’agglomération revendique d’ores et déjà 5000 logements rénovés en 2018, elle doit donc encore redoubler d’efforts. A raison de 25 à 35000 euros nécessaires pour chaque logement, on aurait là une sorte de Plan Marshall de 270 millions d’euros par an injectés dans l’économie locale. Non seulement il permettrait de créer chez les artisans et PME du bâtiment des milliers d’emplois ni délocalisables ni « dématérialisables », mais le retour sur investissement est garanti : réduire de 40% ses consommations d’énergie à l’horizon 2050 représenterait à terme une baisse de la facture énergétique du territoire de l’ordre de 600 millions d’euros par an !

Reste à trouver une grande partie de ce budget. Vous vouliez des idées pour le Grand Débat ? En voilà.


#économies d'énergie

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Plus d'options