L’année de ses 80 ans a été marquante pour la SNCF, avec une grève des cheminots d’une longueur inédite et un défi de taille pour l’entreprise : l’ouverture à la concurrence. Parmi les premières lignes concernées, le train d’équilibre du territoire (TET) Bordeaux-Nantes pourrait en 2021 être le premier en France à ne pas être piloté par l’opérateur historique.
La compagnie souhaite toutefois se porter candidate à sa propre succession, entend bien « passer en mode offensif », et vante ses résultats : le nombre de voyageurs a augmenté de 10%, avec 40 millions de voyages dans les TER et 6 millions pour la LGV Bordeaux-Paris (+20% de trafic par rapport à l’année précédente).
L’offre va s’accroître vers l’Ile-de-France – au deuxième trimestre 2019, un arrêt supplémentaire sera créé à Massy, mettant Bordeaux à moins de deux heures du sud de la capitale, et 4 millions de billets à petits prix seront mis en vente.
London calling
Mais Bordeaux va aussi être directement relié à des cités européennes : la SNCF a confirmé l’ouverture le 29 juin prochain d’une ligne vers Bruxelles. La liaison opérée par Thalys (filiale de la SNCF) permettra de rejoindre la capitale belge en quatre heures. Un aller/retour sera proposé tous les samedis à partir de 40€.
La SNCF étudie également la possibilité d’un train transmanche qui pourrait relier Bordeaux à Londres en quatre heures et demi. Le projet s’annonce d’emblée compliqué car il implique « des formalités administratives et de douanes complémentaires » dans le contexte actuel du Brexit et nécessiterait des aménagements nécessaires à la sureté en gare de Bordeaux
Côté TER, l’entreprise publique a renouvelé sa convention avec la Nouvelle-Aquitaine. Elle annonce la réalisation de 250 chantiers dans la région, représentant un investissement de 480 millions d’euros (dont 320 millions sont financés par SNCF Réseau). Le plus conséquent concerne le tronçon Libourne-Bergerac-Sarlat, avec la mise en service de cars le temps des travaux.
Réseau métropolitain
La SNCF accompagne en outre Bordeaux Métropole et le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine dans le projet de réseau express régional. Les discussions sont toujours en cours, afin de « prioriser certains axes qui permettent un gain de temps » tout en « ayant une plus grande attractivité » sur le territoire.
L’enjeu est de créer plus d’offres sans nuire aux correspondances avec les TGV, notamment. La SNCF veut travailler en synergie avec TBM puisque sur 17 gares dans la métropole, seulement 7 sont connectées au réseau urbain de bus et de trams.
Le projet d’une halte du Bouscat (intersection à la future ligne D du tram) pourrait voir le jour d’ici 2021, et celui d’une autre à Talence Médoquine d’ici 2023. Quoi qu’il en soit, le chantier qui se fera par étapes, devrait prendre une dizaine d’années.
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