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Parking Salinières : le torchon brûle entre les sinistrés et Urbis Park

Face au gestionnaire du parking des Salinières et aux élus de Bordeaux, les sinistrés de l’incendie ont déploré un « manque absolu » d’informations lors d’une réunion publique ce mardi soir à l’Athénée municipal.

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Parking Salinières : le torchon brûle entre les sinistrés et Urbis Park

A l’Athénée municipal, le collectif des sinistrés de l’incendie des Salinières attendait des réponses. Trois semaines après le feu qui a dévasté le parking où leurs voitures étaient stationnées, ils déploraient le mutisme des autorités publiques. Le débat s’est très vite envenimé dans une atmosphère houleuse, parfois tendue.

« Je tiens à partager avec vous ce drame que je déplore pour la collectivité », commence Xavier Heulin, président d’Urbis Park Services.

Mais il est très vite interrompu dans sa présentation visant à informer les usagers du parking des Salinières dont son entreprise, filiale de Transdev (groupe Caisse des dépôts) est gestionnaire.

« C’est nous qui sommes demandeurs, nous avons des questions en amont », lance d’entrée Olivier Beau, membre actif du collectif.

Enquête en cours

Déplorant « un manque absolu d’information » et de transparence de la part de la mairie, de la métropole et du gestionnaire du parking, celui qui se fait pour un temps porte-voix des sinistrés a annoncé leurs exigences.

« Des informations précises n’ont jamais été données. Nous aimerions avoir le rapport d’intervention des pompiers et de la police, tance Emmanuel, un autre membre du collectif. Lors de la première rencontre des délégués du collectif avec le cabinet il nous avait été promis de recevoir ce rapport. »

Les élus ainsi que le gestionnaire du parking avouent leur impuissance. L’enquête visant à déterminer l’origine de l’incendie menée par le laboratoire d’enquête judiciaire de Toulouse est toujours en cours et l’accès au parking est par conséquent interdit.

« Les expertises apporteront leurs conclusions quand nous pourrons pénétrer dans le parking. Pour l’instant ce ne sont que des constatations », ajoute Xavier Heulin.

Voitures noyées

Sur les 350 voitures stationnées au sein du parking, 200 sont très probablement endommagées. Les véhicules situés au niveau -4 et -5 où une inondation partielle a eu lieu seront les premiers à être évacués jeudi et vendredi.

Au premier niveau du sous-sol la suie pose pour l’instant trop de difficulté pour réaliser la manœuvre. Pour les véhicules du niveau -2 et -3 au cœur de l’incendie en revanche le diagnostic est formel : il faudra consolider les fondations du parking avant d’exfiltrer les véhicules. Mais aussi de faire redémarrer le tramway : l’interruption de la ligne entre la gare et les Quinconces pourrait durer encore un mois.

Le rapport de la commission de sécurité, qui la veille de l’incendie avait pourtant déclaré le parking apte au fonctionnement, a très vite monopolisé les débats.

« Sur les moyens de contrôle de la sécurité tout a été effectué dans les temps », avance Emilie Kuziew, la maire adjointe du quartier Bordeaux Sud face à une salle désabusée.

Dysfonctionnements

Les usagers pointent du doigt de nombreux dysfonctionnements relevés au sein du parking ces derniers temps. En cause, l’absence d’extincteurs dans le parking le jour de l’incendie, un ascenseur en panne depuis 3 mois ou encore des intrusions répétées de tiers dans les souterrains.

« Je n’ai pas de réponse précise quant à l’absence des extincteurs, on est souvent confrontés à ces dégradations, des extincteurs percutés. On a renforcé l’aspect sécurité avec une société de gardiennage », se justifie Xavier Heulin.

Problème : dans l’attente d’une évaluation préalable du préjudice, les usagers ne peuvent pour l’instant être indemnisés par leurs compagnies d’assurance respectives. Suite à l’incendie, les élus de Bordeaux sud avaient garanti la prise en charge, pour un temps, de locations de véhicule de remplacement pour dédommager les sinistrés. Une proposition erronée, issue d’une mauvaise compréhension des conditions d’indemnisation proposées par Urbis Park.

L’entreprise s’est par ailleurs excusée de l’abonnement au parking du mois de juin, déjà prélevé.

« C’est un envoi automatique, mais il ne vous sera pas facturé et on s’excuse que vous l’ayez reçu », explique Xavier Heulin.


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