Tout juste labellisée pour l’égalité femmes-hommes par l’Afnor (Association française de normalisation) avec la Métropole et le CCAS, la ville de Bordeaux a adopté un plan de dix actions établi par une commission pour les droits des femmes composée d’associations (Cacis, Cidff, Mana, Ruelle, Apafed…), d’universitaires et des services municipaux et métropolitains.
En effet, le nombre de féminicides pour 2019 promet tristement d’être un record. Le bilan de 75 victimes depuis le début de l’année laisse présager un chiffre inquiétant pour l’année en cours qui pourrait dépasser les 130 victimes de 2017 et les 123 de 2016, les chiffres de 2018 n’étant pas encore publiés.
Une solution de relogement
Parmi les dix actions, figure la mise à disposition d’une dizaine de places d’hébergement via un accord négocié entre la ville et les bailleurs sociaux. La gestion de ces lieux sera confiée à des structures déjà existantes comme l’Apafed (association pour l’accueil des femmes en difficulté) :
« Ce dispositif va s’insérer dans l’ensemble de notre dispositif, explique Jean-Louis Roux-Salembien, directeur de l’Apafed. C’est une réponse de plus apportée à ce qu’on fait. Les hébergements pourraient “glisser”. C’est-à-dire qu’à partir du moment où il n’y aura plus de problème de sécurité pour la personne, elle peut accéder à un logement avec un bail à son nom et le bailleur nous en proposera un nouveau. »
C’est une bonne nouvelle pour le responsable de cette association créée en 1984. Les aides de l’Etat, dont dépend l’Apafed à hauteur de 80%, sont à la baisse. Le soutien de la ville, mais aussi de la métropole, lui permettront un second souffle.
« Plus la densité de la population est importante, plus les situations de violences conjugales sont importantes, ajoute Jean-Louis Roux-Salembien. 35% des personnes qui font appel à l’Apafed [située à Cenon, NDLR] viennent de Bordeaux ; 70% de la métropole. »
Appel à projets
Le plan contre les violences faites aux femmes a été présenté ce mercredi par Nicolas Florian, maire de Bordeaux, en présence de Jean-François Egron, vice-président de Bordeaux Métropole chargé des ressources humaines, ainsi que Marik Fetouh, adjoint au maire chargé de l’égalité et de la citoyenneté et conseiller métropolitain.
« Nous avons également pensé à réserver un certain nombre d’emploi dans les collectivités pour les femmes victimes des violences conjugales et domestiques » annonce Nicolas Florian en marge de ce plan.
Parmi les dix actions, il est prévu la sensibilisation et l’information du public et des victimes avec l’ouverture d’un site internet dédié, la mise en place d’un réseau d’accès au droit pour les victimes, et l’organisation d’assises métropolitaines sur les violences faites aux femmes pour le mois d’octobre 2019.
« Le processus du label Afnor est réversible, remarque Marik Fetouh. Il y a un contrôle tous les deux ans de ce qui a été fait pour pouvoir le maintenir. Il faut donc s’améliorer. On ne peut pas prendre la responsabilité de perdre un tel label. »
Par ailleurs, la ville ouvre un appel à projets de 80 000 euros qui s’ajoutent aux 20 000 euros déjà engagés en 2019. Parallèlement, un appel à projets de 20 000 euros pour lutter contre les violences envers les personnes LGBT est ouvert à la suite de l’adoption à l’unanimité du plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 29 avril 2019.
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