Durant 4 jours, les Jeunes pour le climat (Youth for Climate) organisaient leurs assises nationales à Bordeaux afin de remobiliser les troupes venues de la France entière.
Si les manifestations déjà organisées dans plusieurs villes françaises ont eu l’objectif de rassembler, et de médiatiser le mouvement lancé le 15 mars à l’appel de la militante suédoise Greta Thunberg, pour une grève scolaire internationale pour le climat, ces mouvements ne suffisent pas pour les militants.
« Nous devons désormais passer à un autre niveau car on n’a pas eu de résultats ou en tout cas largement pas à la hauteur de ce qu’il faut faire pour le climat », explique Virgile Mouquet, l’un des porte-paroles du mouvement à Bordeaux.
Lors de leurs assises, ils ont prévus une journée de désobéissance civile le dimanche, qui s’est traduite par le blocage du MacDonald’s de la rue Sainte-Catherine. Ils s’y étaient entraînés jeudi, lors d’une session de formation.
Blocage rue Sainte-Catherine
Mineurs pour la plupart – la moyenne d’âge est de 17 ans – les parents avaient, pour beaucoup signés des autorisations. Ils s’étaient organisés pour mener cette opération dans le calme. Plus de 70 jeunes ont investis dès 8h du matin le fast food de la rue Sainte-Catherine pour dénoncer « un symbole de la malnutrition, du capitalisme » et ce que fait MacDonald’s « en terme d’agriculture intensive, évasion fiscale, de bilan écologique et social catastrophique ».
Virgile Mouquet rapporte que la police est arrivée sur place assez rapidement, « mais ils n’étaient pas assez nombreux pour nous déloger ». Les forces de l’ordre sont revenues entre 13h et 15h, pour tenter de négocier le départ des jeunes. Entre temps, ceux-ci ont entamé un dialogue avec le gérant, qui a tenté de justifier les pratiques du fast food.
« Il nous a dit que les pailles en plastiques avaient été supprimées, qu’ils faisaient des efforts. Or, ça ne suffit pas, développe le porte-parole. Il a rejeté la faute sur la mairie de Bordeaux, qui ne met pas en place les infrastructures nécessaires au recyclage. Mais ce MacDonald’s n’est pas le seul à ne pas recycler ses déchets. »
Finalement, les jeunes pour le climat négocient leur départ à condition que le restaurant ferme ses portes pour le reste de la journée. A 17h30, c’est chose faite :
« C’est une grosse victoire car c’est la première fois qu’on faisait un blocage à proprement parler. Ca montre qu’on est capable de faire plein de choses et que les forces de l’ordre nous écoutent. Comme des jeunes venaient de toute la France, ce type d’évènement va se répandre », espère Virgile Mouquet.
Manifestation en septembre
En plus de cette journée dédiée à la désobéissance civile avec les formateurs du collectif Action Non Violente Cop 21 Gironde, les assises ont présenté des débats avec des députés comme Eric Andrieu, député européen ; Manon Aubry, militante associative et femme politique française ; ou encore Marie Toussaint, cofondatrice de l’association Notre affaire à tous et à l’origine de la campagne l’Affaire du siècle.
Venus de toutes la France, du Pas-de-Calais, de Toulon, de Bretagne ou encore de Lyon, les jeunes voulaient fédérer, et réfléchir ensemble de la suite à donner au mouvement.
« Certains sont déçus, c’est l’une des explications de la baisse de mobilisation le 24 mai, donc il faut aujourd’hui réfléchir à mobiliser autrement », ajoute Virgile.
Installés gracieusement par Darwin dans la Manufacture, à grand renfort de lits de camp, sacs de couchage et tapis de sols, les jeunes ont en échange participé à une collecte de mégots laissés par les visiteurs.
Fin septembre, des manifestations devraient être organisées dans le cadre de « Week for the Future », un évènement mondial pour l’écologie.
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