Jean-Louis David, maire adjoint du quartier, avait déclaré vouloir « gérer au mieux ce dossier » avec la Préfecture. Le résultat est l’évacuation pure et simple de cette vaste demeure de 300 m2 par les forces de l’ordre ce jeudi. Selon l’élu, la mairie avait « déclaré cette maison en état de péril en décembre 2018 ». Et c’est à la demande de celle-ci que « la préfète de la Gironde a accordé le concours de la force publique pour procéder ce matin à l’évacuation » précise un communiqué de la préfecture.
« Cette décision s’appuie sur l’article L 511-3 du code de la construction et de l’habitation permettant au maire de faire cesser le péril grave et imminent en demandant à l’État de procéder à l’évacuation de l’immeuble pour garantir la sécurité. »
Toujours selon la préfecture, « les occupants ont été informés du danger lié à cette occupation et il leur a été demandé de quitter les lieux. Ces derniers ont expressément refusé ».
Péril jaune
Six jours à peine après l’ouverture de ce que les Gilets jaunes avaient nommé « La maison du peuple », les choses n’ont pas traîné. D’autant plus que « l’annonce faite par les occupants sur les réseaux sociaux de créer un espace de rencontre ouvert au public, dans un lieu frappé de péril grave et imminent, a motivé l’évacuation sans délai du site » ajoute le communiqué de la Préfecture.
Selon une représentante des Gilets jaunes contactée par Rue89 Bordeaux, dix des occupants du lieu ont été placés en garde à vue avec une comparution immédiate pour « vol d’énergie ». Dans un communiqué paru en fin de journée, plusieurs organisations signataires dénoncent des interpellations avec « des moyens dignes de la lutte antiterroriste ».
Dimanche, les Gilets jaunes de Gironde avaient justifié dans un communiqué l’ouverture de ce bâtiment, « abandonné depuis des années », « en réponse à la répression policière, aux interdictions de se rassembler et aux difficultés pour ouvrir des salles de réunions et de rencontre ». Ils évoquent en particulier les expulsions des rond-points dont celui occupé justement devant le CHU de Pellegrin.
Se considérant « traités dans la rue comme des opposants politiques », ces citoyens appelaient « les pouvoirs publics à ouvrir un des innombrables bâtiments publics inoccupés sur Bordeaux afin de poursuivre cette construction démocratique et citoyenne ».
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