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30/04/2024 date de fin
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Nouvelle mobilisation massive à Bordeaux contre la réforme des retraites

Ils étaient 13000 selon la préfecture de la Gironde, 70000 selon les syndicats… Au delà de ce grand écart, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont, selon notre estimation à la louche, défilé ce mardi à Bordeaux contre le projet de réforme des retraites, soit une mobilisation au moins équivalente à celle du 5 décembre …

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Nouvelle mobilisation massive à Bordeaux contre la réforme des retraites

Ils étaient 13000 selon la préfecture de la Gironde, 70000 selon les syndicats… Au delà de ce grand écart, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont, selon notre estimation à la louche, défilé ce mardi à Bordeaux contre le projet de réforme des retraites, soit une mobilisation au moins équivalente à celle du 5 décembre dernier.

Parti à 11h30 de la place de la République, le cortège est ouvert par des Gilets jaunes proclamant « l’urgence sociale et écologique », suivis de militants rangés derrière une banderole d’Extinction Rebellion, « réformes anti-sociales et capitalisme, il est temps d’atterrir ». Un slogan de circonstance : une centaine de personnes ont bloqué le matin, de 6h à 9h30, un des ronds-points d’accès à l’aéroport de Bordeaux Mérignac, provoquant un gigantesque embouteillage dans la zone.

A Bordeaux, la manifestation comporte d’importants contingents des secteurs de la santé et de l’éducation nationale, venus de tout le département et défilant derrière les banderoles de leurs établissements en grève. Certains d’entre eux ont eux commencé la journée par le blocage du Rectorat

Les « réformistes » dans la rue

Nouveauté par rapport aux premières journées d’action contre la réforme voulue par le gouvernement : la présence en fin de cortège des syndicats « réformistes », la  CFDT et de la CFTC, favorables au système à points envisagé par le gouvernement, mais hostiles à l’instauration d’un âge pivot à 64 ans et à la non prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul des retraites.

« Je suis née en 1980, je serai parmi les premiers concernés par la réforme (qui doit s’appliquer aux générations nées après 1975, NDLR), s’inquiète Nantenaina, aide-soignante dans un centre de réadaptation à Lormont. J’aime mon métier, je le fais par conviction, pas pour l’argent. Mais je sais que je ne pourrai physiquement pas tenir jusqu’à 64 ans. J’ai été blessée au poignet lors d’un accident du travail – un patient paraplégique m’est tombé dessus -, et j’ai une reconnaissance de travailleur handicapé. Mais malgré une formation pour être agente administrative, il n’y a pas de poste disponible, alors je suis obligée de continuer mon travail actuel, en me faisant aider par des collègues. »

Alors la jeune femme manifeste pour la première fois ce jeudi – « Si on ne se bat pas aujourd’hui, qui va le faire et défendre les générations futures ? » -, entourée d’une centaine de chasubles oranges de la CFDT.

Tout près de là, Michel Laniez, president de la fédération CSFV (commerce, services et force de vente) à la CFTC, confie ne pas en être à sa première manifestation, même si son syndicat n’avait pas officiellement appelé à la grève. 

« Mais il y a une attente très forte des salariés, car on est en train de se faire bouffer », lâche ce salarié de SDS, un stockiste de pièces détachées pour l’électroménager basé à Floirac. 

Grosses coupures

Il se dit plutôt favorable à un système à points « qui à salaires équivalents offrirait des retraites égales aux salariés du public et du privé », et garantirait selon lui l’équilibre du régime pour les générations futures.  Il se en revanche « choqué par l’âge pivot », équivalent selon lui à un nouveau recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

« Ce n’est pas le gouvernement qui doit déterminer cela, mais les partenaires sociaux car les maçons, les artisans, savent si leur métier est pénible. »

Le mouvement va donc se poursuivre, et prend des formes variées. Après les coupures de gaz à la mairie de Bordeaux, ou d’électricité aux centres commerciaux du Lac et de Mérignac Soleil dimanche dernier,  la CGT Energie Gironde a ce mardi coupé le courant des sièges sociaux bordelais de trois banques LCL, BNP Ravezies et Crédit Agricole ainsi que du siège social de CDiscount.


#réforme des retraites

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