C’est une « fierté » pour La Nouvelle agence et ses architectes, Samira Aït-Mehdi et Sylvain Latizeau, mais aussi pour la Fabrique Pola et ses habitants. Tous, au titre de maître d’œuvre (La Nouvelle agence architectes), de maître d’ouvrage (La Fabrique Pola), et de « maître d’usage-citoyen » (les habitants), ont reçu le Prix du Projet citoyen 2019 décerné par l’Unfsa (Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes).
Depuis sa création en 2001, le Prix du Projet Citoyen distingue un projet exemplaire issu d’une démarche concertée dans les domaines de l’architecture, du renouvellement urbain, de l’espace public et de l’aménagement des territoires. Le jury est composé d’architectes, de journalistes et de représentants institutionnels (ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines, Confédération Syndicale des Familles, Association des Maires de France…).
« Le projet de la Fabrique Pola correspondait non seulement aux critères de prix, précise Didier Chinardet, délégué général de l’Unsfa, mais il faut noter que c’est une réhabilitation de bâtiment, ce qui n’est pas toujours évident. […] Il s’adresse évidemment aux usagers mais il aussi voué et ouvert à toutes les populations environnantes, c’est un plus ! D’autant que le projet fonctionne déjà et marche bien. »
Favoriser l’autogestion
La Nouvelle agence ne décroche pas ce prix, sur ce projet, par hasard. Architectes « de l’intérieur » de la Fabrique Pola, puisqu’ils font partie des habitants, ils ont « commencé à travailler sur ce sujet depuis leur arrivée en 2008 » explique Samira Aït-Mehdi :
« Nous avions déjà réfléchi à des plans d’aménagement à deux reprises avant celui-là. Pola a occupé plusieurs lieux. […] Avant même de commencer à dessiner, on s’est mis d’accord tous ensemble sur ce qu’on jugeait utile de faire, et à quel endroit. Ce qui met déjà en bonnes conditions pour réussir le projet et d’éviter les déceptions à l’arrivée. »
La particularité des hangars Pargade ne semble pas avoir compliqué le projet prédéfini en amont, bien au contraire.
« C’était un entrepôt complètement fermé. En gardant la charpente métallique et la coque, il a été relativement simple de l’occuper. Sa situation géographique exceptionnelle nous a permis d’envisager des ouvertures côté Garonne pour les bureaux et d’énormes portiques côté Brazza pour encourager les gens à y entrer. Dans notre projet initial, on n’avait que le Polarium comme espace public. Là, la longitudinalité du bâtiment a permis plus d’espaces tournés vers l’extérieur. En plus du lieu d’exposition, il y a les lieux de création et de production. »
Avec cette distinction, Samira Aït-Mehdi espère surtout que sa réalisation « devienne un exemple pour faire la ville en favorisant l’autogestion ».
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