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Léa : « J’ai été agressée le 8 mars à Bordeaux lors de la manif féministe »

Une étudiante de 22 ans, qui défilait avec les féministes à Bordeaux pour la journée des droits des femmes, a été frappée par un homme ivre. Dans son témoignage recueilli sous pseudonyme par Rue89 Bordeaux, elle évoque un participant agressif qui venait de quitter le défilé du carnaval. Avec 8 jours d’ITT, elle accuse la mairie d’être complice de son agression.

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Léa : « J’ai été agressée le 8 mars à Bordeaux lors de la manif féministe »

Hier, dimanche 8 mars 2020, vers 16h30, alors que le défilé du carnaval de Bordeaux venait de quitter le cours Victor-Hugo, le cortège de la manifestation féministe s’engageait dans cette même voie.

J’étais placée en tête du cortège, quand je me retrouve bousculée par un participant au carnaval venant à contre sens. Il tenait un verre de rhum à la main et a éclaboussé mes habits lors de la bousculade. Après lui avoir demandé de faire attention, il me balance son verre au visage, ce qui m’a irrité les yeux. Spontanément, je l’ai poussé.

L’homme, 1m80 environ, faisant deux fois mon poids, m’a ensuite donné un violent coup de poing au visage, au niveau de la lèvre. Sonnée, je tombe sur le sol. Des personnes interviennent pour m’aider alors que d’autres lui demander de partir. Des amis m’ont aidée à me relever tandis que l’homme restait là avec un air menaçant. Il m’a insulté pendant que certains le retenaient pour ne pas me frapper une nouvelle fois.

Léa, la lèvre fendue après avoir reçu un coup de poing (DR)

Bouleversée, je me suis posée sur la terrasse d’un café à proximité pour retrouver mes esprits. J’avais la bouche en sang et la lèvre ouverte. Je me suis ensuite rendue aux urgences de Bordeaux Nord d’où je suis repartie, au bout de trois heures, avec deux points de suture.

Sans cesse en danger

Le 8 mars, une journée de lutte pour les droits des femmes, et aussi contre les violences faites aux femmes, je l’ai passée aux urgences parce qu’un homme m’a frappée, en pleine rue, en plein jour et en toute impunité.

La mairie de Bordeaux, en laissant le carnaval se dérouler en ce jour à forte teneur politique se rend selon moi complice de mon agression. Pourtant, de nombreux collectifs avaient interrogé et averti la mairie quant à ce choix invisibilisant la lutte pour les droits des femmes. Si la mairie se défend et affirme qu’il s’agissait d’une date choisie par la Rock School Barbey et le Rocher de Palmer, ces derniers affirment le contraire, selon le collectif « Batucada Féministe » qui a contacté les différentes parties prenantes.

Ce lundi 9 mars, avec 8 jours d’ITT prescrits, je n’ai pas fait la rentrée des études. J’ai déposé plainte pour violence volontaire avec le souvenir d’un dimanche où régnait une sorte d’animosité qui nous a mis, moi et les centaines de femmes dans le cortège, sans cesse en danger. Le carnaval est certes l’occasion de voir défiler des cortèges colorés, mais c’est aussi l’occasion de tomber sur des hommes ivres, véhéments et violents.


#8 mars

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