Dans la foulée de l’annonce dans la presse le 12 mai de la baisse de 10% de la subvention allouée par la Région Nouvelle-Aquitaine au Théâtre Auditorium de Poitiers (TAP), l’annonce d’une baisse de 200 000 euros pour l’Opéra national de Bordeaux (ONB) vient d’être confirmée suite à la réunion de la commission permanente du Conseil régional, ce vendredi.
La subvention de la Région pour l’ONB s’élèvera donc à 1,38 million d’euros, pour un budget annuel total de 30 millions d’euros (en 2019). Ce budget est supporté pour plus de la moitié par la Ville de Bordeaux (16,37 millions d’euros), le reste étant assuré par l’Etat, via la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Du fait du gel annuel de 4,8% des subventions de l’Etat, une autre baisse de 232 000 euros serait aussi à craindre de ce côté.
Rééquilibrage
La baisse des subventions de la Région à des structures culturelles s’élève à 466 000 euros pour six opérateurs. Au TAP et l’ONB, s’ajoutent le Centre chorégraphique de La Rochelle (-86 000 euros), l’Ensemble ARS NOVA (-50 000 euros), et l’Orchestre des Champs Elysées (-30 000 euros).
Selon le communiqué de presse publié suite à la réunion de la commission permanente, la Région souligne le maintien du « budget global régional du spectacle vivant hors musiques actuelles, budget de 13,789 millions d’euros ».
Ces baisses « sont à remettre en perspective du soutien apporté aux acteurs du spectacle vivant sur ce territoire, car s’il y a eu baisse ici, il y a eu également des augmentations pour un meilleur rééquilibrage territorial régional ».
En effet, si l’opéra et la musique classique sont les perdantes de cette révision, les Scènes nationales comme La Coursive à La Rochelle, le Théâtre d’Angoulême, et Le Moulin du ROC à Niort voient leurs subventions augmenter.
« Intolérable »
Les directions de ces trois théâtres, ainsi que ceux des quatre autres scènes nationales de Nouvelle-Aquitaine, dont le Carré-Colonnes (Saint-Médard/Blanquefort), sont toutefois signataires d’une lettre ouverte adressée à Alain Rousset, le président de la Région. Elles y dénoncent la baisse de la subvention du TAP, « intolérable et inexplicable », autant que son annonce « abrupte et tardive ».
« Cette perte va impacter très fortement le travail des artistes, qu’ils soient régionaux ou nationaux, et au-delà, aura des conséquences directes sur le tissu socio-économique de la scène de Poitiers, bien évidemment, ici comme ailleurs, en très grande fragilité dans ce contexte de crise sanitaire. »
Les sept scènes nationales se disent d’autant plus surprises qu’elles « [connaissent l’engagement d’Alain Rousset] pour le secteur artistique et culturel du territoire régional, confirmé récemment par [son] annonce de « Plan d’urgence ». Et elles lui demandent d’engager « de façon collective et responsable une réflexion pour un soutien pérenne aux artistes et la mise en place de nouvelles formes de rencontre avec les populations ».
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