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Celui qui a fait de Mont-de-Marsan le berceau du punk en France est mort

Marc Zermati a marqué le Sud-Ouest par un improbable événement, le festival punk de Mont-de-Marsan en 1976 et 1977. Des groupes phares comme The Damned, Maniacs, et The Clash sont passés par les Landes grâce à lui. Celui qui a importé le punk en France est décédé ce samedi à l’âge de 75 ans.

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Celui qui a fait de Mont-de-Marsan le berceau du punk en France est mort

Cherchez pas ! Marc Zermati n’est pas vraiment connu du grand public. Même si on vous dit Skydog, ça ne doit pas vous aider. Pourtant ce label qu’il a fondé en 1972 entre Paris et Amsterdam a révolutionné l’histoire du rock français. Quelques années plus tard, ce natif d’Alger injecte dans l’Hexagone un courant musical politiquement incorrect, en passant par Mont-de-Marsan, le punk.

Dans les années 1970, le son des Sex Pistols et des Damned fait grincer les dents de la France de Valéry Giscard D’Estaing au point que le gouvernement en place interdise l’organisation de festivals. Marc Zermati, vendeur de vinyls d’import de garage rock et de pub rock dans un magasin aux Halles de Paris, l’Open Market, se donne pour mission de faire de la résistance. Sa base arrière sera dans les Landes.

Pourquoi Mont-de-Marsan ?

Pendant deux ans, Mont-de-Marsan, la ville de la garbure et du rugby voit ses arènes du Plumaçon labellisées No future. Le premier festival punk de l’histoire est né avec, en 1976, Dr Feelgood et The Damned, et en 1977, The Clash et Maniacs, pour ne citer qu’eux. Le rendez-vous clouté a capoté pour la simple raison que « des types sont partis avec la caisse » avouera plus tard celui qui ne se dit plutôt « moderniste ».

Pourquoi Mont-de-Marsan ? Parce qu’ « on avait une relation locale qui pouvait nous avoir les arènes » déclare Marc Zermati dans un entretien accordé à Vice en 2016.

« J’étais très stressé par les problèmes engendrés par le non-professionnalisme ambiant et en même temps j’étais hyper heureux d’avoir pu créer ce festival avec notre équipe de Londres et Paris sans oublier l’apport de “duduche” [en réalité Dudu, NDLR] , promoteur local. »

« Ça n’a pas été très simple » ajoute-t-il. Mais c’était sans compter sur André-Marc Dubos, le fameux « Dudu », organisateur, dans ces mêmes arènes, d’un concert en 1973 de Nico, chouchou de Warhol et icône des Velvet Underground, qui a dit autour d’elle tout le bien qu’elle pensait de la ville.

« C’est une ville où il ne se passait rien, raconte André-Marc Dubos dans un reportage sur Arte. C’est une ville militaire avec des parachutistes, une base aérienne… le mois d’août, c’est le calme plat. »

Marc Zermati est mort ce samedi à l’âge de 75 ans. Mais le punk is not dead.


#Marc Zermati

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