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Le vrai-faux foyer de migrants du candidat d’extrême droite à Pauillac

Le 25 mai, Grégoire de Fournas poste sur Facebook une vidéo alertant sur l’arrivée prochaine de 70 migrants à Pauillac, ville où cet élu Rassemblement national est en lice pour le second tour des municipales. Des propos stigmatisants en grande partie erronés, tout comme sa « victoire » contre le conseil départemental.

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Le vrai-faux foyer de migrants du candidat d’extrême droite à Pauillac

Tout a commencé par une vidéo postée, le 25 mai dernier, sur la page Facebook de Grégoire de Fournas, candidat RN à la mairie de Pauillac et conseiller départemental. Celle-ci est visionnée pas moins de 40000 fois. Dans cette vidéo l’élu d’extrême-droite entend alerter de l’arrivée de 70 migrants dans le Médoc sur la commune de Pauillac. 

« Soit disant des mineurs mais qui sont en fait de faux mineurs isolés » clame Grégoire de Fournas avant d’agiter le spectre de l’insécurité : 

« Le procureur de la République de Bordeaux tire la sonnette d’alarme en disant que les mineurs isolés sont la première source d’insécurité dans notre département. »

Dans la foulée Grégoire de Fournas lance une pétition : Non à l’installation de migrants à Pauillac et dans le Médoc, qui recueille 600 signatures. Puis il se vante d’avoir fait reculer le Conseil départemental dans ses projets.

Contactée par Rue89 Bordeaux, Emmanuelle Ajon, vice-présidente en charge de la protection de l’enfance au Conseil départemental de la Gironde, rectifie :

« Ce n’est certainement pas Grégoire de Fournas qui est à l’origine de ce changement. Il était question au départ d’installer une plateforme d’accueil et d’orientation pour les jeunes à Pauillac , et non des logements afin de les aider à construire leur parcours. Cette plateforme existera bien mais sur une autre commune du Médoc. Ce choix a été fait en fonction de critères liés au marché de l’immobilier. »

En effet le département a lancé un appel à projets pour installer cette plateforme, auquel a répondu l’association Don Bosco, qui a en effet opté pour des locaux ailleurs dans le Médoc.

« Ces bureaux vont engendrer la création d’emplois et il est dommage que Grégoire de Fournas occulte cet aspect là dans un territoire qui en manque », souligne Emmanuelle Ajon.

Amalgames entre migrants et terroristes

Le 28 juin prochain, Grégoire de Fournas, deuxième du premier tour des municipales, disputera une triangulaire contre le maire sortant de Pauillac, le centriste Florent Fatin, qui compte seulement 117 voix d’avance.

« À Pauillac, nous pouvons recevoir quelques jeunes, cela ne posera pas de problème », a déclaré ce dernier à Sud Ouest, ajoutant toutefois « qu’il n’est pas possible que ce soit un groupe d’une dizaine de personnes ou plus », au risque sinon « de ghettoïser des jeunes déjà en difficulté ».

Les 70 jeunes seront justement accueillis, mais en habitats diffus répartis sur l’ensemble du territoire médocain et non en foyers, indique-t-on au département. 

Ce n’est pas la première fois que Grégoire de Fournas s’en prend aux jeunes migrants. Le 17 octobre 2016, l’élu frontiste avait déjà invectivé le conseil départemental au sujet de l’arrivée de 36 MNA issus de la jungle de Calais, ont depuis été installés sur le domaine d’Hostens. En mars 2018, il récidivait à l’occasion de l’accueil de jeunes migrants sur la commune de Saint-Macaire. Des membres du RN s’affichaient alors avec une banderole, « Clandestin aujourd’hui terroriste demain ? » .

Les « mineurs étrangers isolés » évoqués par Grégoire de Fournas sont en fait des mineurs non accompagnés ( MNA ) qui ne peuvent être envoyés ni dans les centre d’accueil et d’orientation (CAO), ni en centre de rétention administrative (CRA). Après que leur âge ait été vérifié, ils sont placés par les services de la protection à l’enfance dans des centres dédiés. Mais ceux-ci sont saturés depuis 2016, et le département ouvre des places dans des logements, avec un parcours d’intégration et de formation et l’accompagnement d’éducateurs spécialisés.


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