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Reportée à 2021, la 6e biennale PanOramas pourra-t-elle se tenir ?

En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, et sur décision des maires de Bassens, Cenon, Floirac et Lormont, les quatre communes réunies dans Grand projet des villes (GPV), la 6e édition de la biennale PanOramas est reportée à 2021. Les organisateurs s’inquiètent malgré l’assurance des collectivités du maintien de leurs financements.

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Reportée à 2021, la 6<sup>e</sup> biennale PanOramas pourra-t-elle se tenir ?

« On est triste, si vous saviez », peut-on lire sur le post Facebook de la biennale PanOramas. Et pour cause, « le programme était prêt et on devait le mettre en ligne le 2 mai », rapporte la responsable Charlotte Hüni. Mais la crise sanitaire a eu la peau de l’édition 2020 de cette biennale portée par les quatre communes du GPV, Bassens, Cenon, Floirac et Lormont. Et avec elle, l’édition de La Nuit verte.

La décision est officielle depuis le 25 mai et, avec elle, s’est envolée la promesse d’une grande fête qui devait couronner les 10 ans de PanOramas, les 10 ans du Rocher de Palmer et les 10 ans de l’aménagement du parc Cypressat à Cenon.

Décision prématurée ?

Coup dur pour cette biennale qui a explosé les compteurs de fréquentation en 2018 avec sa Nuit verte dans le parc de l’Observatoire de Floirac. 8500 personnes étaient venues découvrir les installations artistiques faisant de l’événement un vrai succès populaire. 

L’annulation passe encore moins bien que sa décision semble prématurée :

« J’ai essayé de retarder la prise de décision le plus possible, explique Charlotte Hüni qui ne cache pas sa déception. On avait déjà envisagé de s’adapter : pas de bar, pas de zone pique-nique, un seul sens de circulation, limitation des entrées par vagues de 5000 personnes [jauge maximum définie par le gouvernement, NDLR], au risque même de dénaturer l’esprit de PanOramas. »

La cheffe de projet confie avoir aussi prévu, par exemple, le remplacement de l’œuvre du duo d’artistes Scénocosme « qui nécessitait que les spectateurs se prennent la main pour faire varier l’intensité de la lumière ». Elle avait également casé « le budget de la sécurité qui aurait triplé pour assurer le respect des consignes ».

Le report a été décidé sur proposition de Jean Touzeau, maire de Lormont. Contacté par Rue89 Bordeaux, il défend une « décision raisonnable » au regard selon lui des ambitions de cette édition :

« L’idée était d’en faire un temps fort de 2020 et même de faire mieux que 2018. Ne sachant pas quel sera le contexte en septembre prochain, on a préféré préserver l’événement et mieux le prévoir pour 2021. »

Budget menacé

Maire de Cenon, où l’édition devait se dérouler, Jean-François Egron estime ne pas avoir disposé « d’éléments rassurants au moment où il fallait donner des assurances à un certain nombre de personnes ». L’édile affirme cependant que tous les acteurs culturels et les prestataires ont été indemnisés – soit un montant de 180 000€ déjà déboursés sur un budget total de 300 000€. Si certaines dépenses sont reportées sur la prochaine édition, 80 000€ semblent définitivement perdus.

« Les villes espèrent un report du programme à l’identique, mais ce n’est pas aussi simple que ça, souligne Charlotte Hüni. Les artistes vont aussi avoir à faire avec des reports et ce sera difficile de retrouver des dates. Aussi, la métropole est un des plus gros financeurs, elle a débloqué tous les budgets pour cette année, mais rien n’est sûr qu’elle nous accompagne l’année prochaine puisque l’événement est une biennale. »

Pourtant, les maires ne semblent pas inquiets. Pour Jean Touzeau, qui se dit optimiste, « sur le plan métropolitain, l’envie de soutenir les acteurs culturels est encore plus forte avec la crise ».

« On va faire une démarche auprès des collectivités pour qu’elles maintiennent leurs financements. Après, on adaptera » promet le maire de Lormont.

« Les quatre communes s’engagent à augmenter leurs budgets pour que la 6e édition puisse se faire en 2021, abonde le maire de Cenon. L’idée est que l’année prochaine on arrive à remobiliser tout le monde que ce soit sur le plan financier que sur le plan culturel. »

En attendant, « annuler, ce n’est pas moins de boulot que de faire », conclut Charlotte Hüni.


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