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Amandine et Lucie vont pédaler 500 bornes en 5 jours au profit des sans-abri

Amandine Bessard et Lucie Borde ont lancé il y a trois ans The Breakaway Challenge. L’objectif ? Parcourir plusieurs centaines de kilomètres à vélo en cinq jours pour récolter des dons pour une association. Cette année, entre Royan et Castelnaudary, elles défendront La Cloche qui lutte contre l’exclusion des personnes sans-abri.

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Amandine et Lucie vont pédaler 500 bornes en 5 jours au profit des sans-abri

Elles se sont rencontrées à Lille pendant leurs études, l’une en communication, l’autre en droit. Aujourd’hui, Amandine Bessard est journaliste spécialisée dans l’écologie et Lucie Borde avocate en droit du travail. Chaque été depuis trois ans, elles parcourent plusieurs centaines de kilomètres à vélo au profit d’une association.

Cette année, elles relieront Royan à Castelnaudary entre le 10 et le 14 août, soit un rythme d’une centaine de kilomètres par jour, au profit de l’association La Cloche. Cette dernière est engagée dans la lutte contre l’exclusion sociale des personnes sans-abri.

En 2018, les deux amies créent The Breakaway Challenge. Un nom à double sens, « breakaway » désignant en anglais à la fois l’échappée d’un cycliste lors d’une course et le fait d’engager un changement. Elles expliquent :

« On avait toutes les deux envie de s’engager pour une association. Mais en tant que jeunes actives, on avait peu de moyens financiers et donc peur de pas pouvoir faire grand chose. On s’est dit qu’il fallait trouver quelque chose de bien pour donner de la visibilité. C’est là qu’on a eu l’idée d’un défi sportif à vélo, qui permettrait de faire connaître l’association et collecter des fonds. »

Amandine (à gauche) et Lucie (à droite) se préparent pour la troisième édition de leur challenge sportif solidaire. (Quentin Girard – DR)

Deux éditions couronnées de succès

A l’été 2018, elles parcourent ainsi 400 kilomètres entre La Rochelle et Mimizan au profit de l’association Women Safe, qui vient en aide aux femmes victimes de violence. Un an plus tard, en 2018, elles rajoutent 50 kilomètres pour aller de La Rochelle à Vannes. Elles portent alors les couleurs de Les mains dans le sable, une association écologiste qui promeut un mode de vie zéro déchet et organise le nettoyage des plages. Lors des deux premières éditions, elles ont réussi à récolter « entre 1500 et 2000 euros » avec leur cagnotte participative.

« Ça fait plaisir. Nos proches donnent bien sûr, mais tous les ans on arrive à collecter des dons sur les réseaux sociaux. Et puis il y a les gens qu’on rencontre sur le chemin qui donnent parfois. »

La cagnotte lancée pour cette année a déjà réuni plus de 600 euros sur les 1500. Elle sera intégralement versée à l’association La Cloche, choisie par les deux parisiennes pour être bénéficiaire de leur périple cycliste.

« Ce qu’on a aimé avec La Cloche, c’est que les personnes sans domicile sont au cœur de l’action, elles sont bénévoles. L’association leur donne la parole, notamment au travers de ses médias. Notre vision de la société inclusive, c’était ça. »

Elles ont donc pris contact avec l’association et participé à plusieurs de ses opérations avant le grand départ, dont une distribution de bons alimentaires (sur le système des cafés suspendus) ou une formation pour apprendre à rentrer en contact avec les personnes sans-abri « sans être trop intrusives ou sans leur promettre trop » détaillent-elles.

Cette construction du projet en lien étroit avec l’association est une volonté d’Amandine et Lucie. C’est pourquoi elles feront des haltes lors de leur périple, à Toulouse et Bordeaux, où La Cloche a des antennes. Elles comptent aussi sur les rencontres au fil de la route :

« Cette année particulièrement, parce qu’on est en pleine crise, beaucoup de gens vont se tourner vers le cyclotourisme. On pense croiser beaucoup de monde, à qui on veut faire découvrir cette association », explique Lucie.

Le détail du trajet de la troisième édition de The Breakaway Challenge. Une halte est prévue à Bordeaux le 11 août.

Sportives et enthousiastes

Amandine le reconnaît : « Lucie est plus sportive et elle a pris de l’avance sur le confinement. » Cette dernière est d’ailleurs une habituée de la salle de sport. Amandine, elle, fait du jogging et préfère le pilate aux haltères. La semaine dernière, elles sont allées s’entraîner sur la selle : 100 kilomètres en région parisienne.

« On est parties en retard, on ne s’est pas échauffées, on s’est perdues, parce que si on ne se perd pas, ce n’est pas une étape normale, raconte Lucie en riant. Franchement, ça s’est très bien passé, on avait un bon rythme et pas de courbatures le lendemain. »

Elles savent que les cinq jours seront intenses et qu’elles n’auront pas beaucoup de repos : « entre la route, les haltes et la gestion de nos réseaux sociaux le soir pour faire suivre le projet, on dort entre trois et cinq heures par nuit. » Mais elles savent aussi que ce sera encore « une belle aventure ».

« Il y a une bienveillance incroyable à l’égard des cyclistes, raconte Amandine. L’an dernier, on était dans une forêt, on s’était pris une énorme averse. Il faisait tout gris, et une camionnette blanche nous dépasse puis s’arrête. Forcément, ça fait un peu film d’horreur. En réalité, c’était une famille qui nous proposait de venir nous sécher et prendre une douche chaude chez eux, voire d’y passer la nuit. »

Top départ le 10 août pour les deux sportives solidaires, depuis Royan. Une halte avec pique-nique est prévue à Bordeaux le 11 août, avec des membres de l’association La Cloche, lors de leur étape entre Blaye et Saint-Sève.


#La Cloche

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