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Haro sur l’amendement anti-squat bientôt examiné par l’Assemblée nationale
Société 

Haro sur l’amendement anti-squat bientôt examiné par l’Assemblée nationale

par Walid Salem.
Publié le 28 septembre 2020.
Imprimé le 27 mars 2023 à 11:46
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Des citoyens militants et des associations défendent l’ « alternative » des squats pour mettre à l’abri des personnes sans toit. Elles appellent à un rassemblement ce mardi 29 septembre à Bordeaux, jour où l’amendement du député marcheur Guillaume Kasbarian sera présenté à l’Assemblée nationale.

« Nous sommes la dernière alternative avant la rue. » Les squatteuses et squatteurs, soutenus par de nombreuses associations (Droit au logement, Réseau éducation sans frontières, Médecins du monde, la Ligue des droits de l’homme…) ont voulu « prendre la parole » lors d’une conférence de presse à Darwin pour défendre « la démarche d’occuper des logements vacants par nécessité » comme « alternative sociale concrète ».

« Nous ne sommes pas des parasites, nous voulons être des exemples » formule une militante squatteuse.

Les bailleurs sont appelés à trouver « un travail honnête » (WS/Rue89 Bordeaux)

As soon as possible

Ils ont tenu ainsi à réagir aux dernières affaires médiatisées en France qui ont justifié l’amendement n°695 de Guillaume Kasbarian au projet de loi « Accélération et simplification de l’action publique » (Asap), discuté ce mardi à l’Assemblée nationale. L’amendement du député LREM, soutenu par le Gouvernement, étend l’expulsion administrative (expulsion forcée sur décision du préfet et sans jugement), en quelques jours et rétroactivement à tous les occupants sans titre de logements, bureaux, locaux et terrains vacants.

« Il y a des squats parce que c’est une alternative qui s’impose, explique Daniel Roy, porte-parole du DAL en Gironde. L’État doit mettre en œuvre des moyens pour appliquer la politique qui l’oblige à loger tout le monde. Ce que demandent les associations c’est que l’amendement soit retiré. La solution la plus urgente dans l’immédiat est que l’Etat réquisitionne les bâtiments vides pour loger les personnes qui doivent être logés. Tant qu’il y aura des sans-logis, il y aura des squats. »

Daniel Roy assure par ailleurs que le DAL a saisi le tribunal administratif pour que la préfète réquisitionne des logements vacants.

Charte des villes accueillantes

A son tour, Aude Saldana-Cazenave de Médecins du monde fait savoir qu’elle voulait rencontrer le nouveau maire de Bordeaux qui « avait signé la charte des villes accueillantes ». Quant à Brigitte Lopez de Réseau éducation sans frontières, elle soulève les problèmes rencontrés pour la scolarisation des enfants sans-abri :

« La moitié des personnes vivants en squat sont des enfants. Des centaines et des centaines d’enfants vivent dans la précarité, soumis à la peur des parents d’être expulsés. […] Cette situation présente une souffrance psychologique. Plutôt que de faire des amendements autant prendre en charge les sans toits. Notre volonté est renforcée par l’expulsion du squat de la rue Gravelotte, à quelques semaines de la trêve hivernale et dans une période d’alerte maximum au Covid-19. »

Un rassemblement devant la préfecture ce mardi à 18h a été annoncé pour contester l’amendement.

L'AUTEUR
Walid Salem
Walid Salem
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