« Dès notre arrivée, ils nous ont dit qu’en raison du problème du coronavirus, ils n’allaient pas nous donner de nourriture ou d’hébergement. Malgré cela, nous avons commencé à travailler en sachant cela, mais dès le premier jour, ils ne nous ont pas donné de bouteille d’eau. Ils nous ont insultés, ils se sont moqués de nous. Ils nous traitaient de fils de putes et affamés. »
Ce témoignage, à peine croyable, est celui d’un saisonnier espagnol rapporté par le site d’information Público. Comme cet ouvrier agricole, ils sont nombreux à dire avoir subi des mauvais traitements par les équipes du Château Palmer, un vignoble de l’appellation Margaux et une référence en biodynamie.
Extraits : « Nous n’avions pas de toilettes et si vous aviez des besoins, il fallait se cacher un peu parmi les vignes pour pouvoir le faire ». Ou encore : « Nous avons également demandé des douches, mais ils nous ont donné une douche pour plus de 120 personnes. »
Harcèlement
Ces travailleurs auraient été recrutés par la société Nord-Est, une entreprise implantée à Pauillac, commune voisine de Margaux, et spécialisée dans les activités de soutien aux cultures. Elle n’aurait « jamais fourni de logement [aux saisonniers] ni ne les a aidés à trouver un endroit pour dormir, de sorte que tous les membres du groupe dormaient dans la rue » rapporte le média espagnol. Un ouvrier raconte :
« Quand les patrons nous ont dit que nous pouvions dormir dans une décharge, nous avons pensé que c’était une blague, mais quand nous sommes arrivés là-bas, c’était une décharge. Vraiment. »
Un autre témoignage rapporte que des femmes du groupe ont été victimes de harcèlement pour leurs tenues de travail estivales. Certaines d’entre-elles ont été victimes d’attouchements par d’autres ouvriers. « Quand nous l’avons dit à notre supérieur, il s’est moqué de nous et nous a dit que cela devait nous arriver parce que nous étions habillées comme ça. »
Le média a tenté de contacter la société Nord-Est et le Château Palmer, sans succès.
A lire sur le site de Público (en espagnol), et également sur un blog de Médiapart (en français).
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