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Expulsion imminente pour la Zone libre, les soutiens se mobilisent

Les 300 habitants du squat de la Zone libre, à Cenon, ont été informés ce vendredi par la police d’une expulsion imminente. Un concert de soutien a lieu ce dimanche au Rocher de Palmer.

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Expulsion imminente pour la Zone libre, les soutiens se mobilisent

Plus de 300 personnes (dont une centaine d’enfants ) vivent depuis près d’un an dans cette maison de retraite désaffectée, propriété de Logévie. « Leur expulsion est prévue pour lundi matin sans aucun diagnostic social de la part de la préfecture », affirment les bénévoles qui aident les habitants du squat. Jointe par Rue89 Bordeaux, la préfecture de la Gironde n’a pas donné suite et pu confirmer ces informations.

Ils appellent à agir en participant à un concert de soutien, organisé par le Rocher de Palmer et le Collectif Bienvenue, ce dimanche à 16h dans la salle de spectacle de Cenon, « et surtout en venant occuper la Zone dès dimanche ».

Ce vendredi, ses habitants ont reçu le soutien de dizaines de citoyens et d’élus locaux de Cenon et Bordeaux, dont Philippe Poutou, certains manifestant leur détermination à rester sur place. Max Guichard, conseiller municipal (PC) de Cenon, proposait d’anticiper au mieux une éventuelle expulsion, en mettant à disposition des locaux de la Ville pour qu’ils puissent a minima mettre quelques affaires à l’abri.

Rassemblement à la Zone libre vendredi 16 octobre (SB/Rue89 Bordeaux)

« Catastrophe »

Après l’évacuation du bidonville de Lajaunie et celle du squat de la Gravelotte, ainsi qu’un autre à Pessac, certains occupants des lieux ne se font guère d’illusion et ont témoigné à Rue89 Bordeaux de leur « stress », comme Siham, 33 ans, arrivée d’Algérie il y a 5 ans :

« Ici c’est mieux que la rue. Maintenant, avec tous les voisins, on est comme des amis, et les enfants font des activités avec les bénévoles. Quand la police est venue ce matin (vendredi, NDLR), j’ai eu très peur et me me suis dit “c’est la catastrophe, on va encore se retrouver dehors par ce froid avec mon mari et mes trois enfants”. »

Dean, un macédonien arrivé en France avec sa femme et son fils, actuellement scolarisé à Mérignac, raconte avoir vécu sous la tente près du lac de Bordeaux pendant 6 mois :

« J’appelais le 115 tous les jours, il n’y avait jamais de place d’hébergement disponible. Ici c’est bien, on a de l’eau, de l’électricité, pourquoi partir ? »

Tout n’est pas rose

En pleines démarches pour être régularisés, ni Dean ni Siham n’ont le droit de travailler. Une jeune femme originaire d’Albanie, qui vit depuis des années à Bordeaux et parle parfaitement français, a quant à elle décroché un CDI de femme de ménages depuis un an et demi. Ses trois enfants sont tous scolarisés à Eysines – « 1h30 de tram tous les jours aller, 1h30 retour, ils sont un peu fatigués, mais au moins c’est toujours ça de stable pour eux ».

Malgré ses revenus réguliers et sa volonté d’intégration, elle a du faire appel d’une procédure d’obligation de quitter le territoire.

« On fait le maximum, on aimerait pouvoir dormir tranquille une fois. Mais je ne retournerai pas en Albanie, même si je dois vivre dehors en France », lâche-t-elle.

A la Zone libre, elle avoue que tout n’est pas rose, évoquant des rixes violentes parfois avec des intrus, et a peur pour ses enfants. C’est toutefois le seul havre à sa portée.


#Cenon

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