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Le démantèlement d’un réseau de cigarettes de contrebande et de proxénétisme mène à Brazza

Arrêtées pour certaines dans un entrepôt faisant office d’hébergement d’urgence sur la rive droite, six personnes ont été mises en examen pour un important trafic de cigarettes de contrebande. L’une d’elles étant également accusée de faire venir de Bulgarie des jeunes femmes pour qu’elles se prostituent à Bordeaux.

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Le démantèlement d’un réseau de cigarettes de contrebande et de proxénétisme mène à Brazza

« Là où il y a une grande précarité, il y a des prédateurs qui viennent en profiter. Ce qui donne de la traite humaine aussi bien dans les travaux BTP que l’exploitation des mineurs et l’esclavage sexuel, sans oublier les marchands de sommeil. »

Les derniers événements donnent raison à cet intervenant associatif dans les squats du quai de Brazza (qui préfère garder l’anonymat). Selon lui, « la situation du réseau bulgare était connue des associations et elles travaillaient sur un accompagnement et une sensibilisation, et aussi de l’ensemble des acteurs prenant part à l’application des politiques de sécurités et de prévention de la délinquance ». Enfin, la situation a pris une autre tournure ce début de semaine.

Ce lundi 30 novembre 2020, une importante opération de police mobilisant 150 gendarmes et officiers de douane judiciaire a abouti à l’interpellation de 11 personnes, indique ce vendredi la gendarmerie de la Gironde dans un communiqué. Plusieurs d’entre elles dans le campement situé du 87 quai de Brazza, dans l’entrepôt mis à disposition par la métropole pour héberger les expulsés du squat de la rue Lajaunie à Bordeaux.

Intervention au 87 quai de Brazza à Bordeaux (photo Gendarmerie nationale)

Bordeaux-Moissac-Bulgarie

La piste exploitée par les enquêteurs démarre dans les Landes pour une affaire de recel d’objets provenant de cambriolages en février 2019. Elle révèle un réseau de contrebande de cigarettes bien rodé, opérant entre la Bulgarie, Bordeaux et Moissac (Tarn-et-Garonne).

« Les investigations menées autour d’un individu d’origine bulgare ont permis d’établir son implication dans des faits de proxénétisme, l’intéressé acheminant depuis la Bulgarie des jeunes femmes qui se prostituaient sur la voie publique à Bordeaux », détaille la gendarmerie.

Une dizaine de ressortissants bulgares sont impliquées dans ce trafic, dont les profits étaient importants : le paquet de cigarettes acheté en Bulgarie à 2,83 € était revendu entre 5 et 6 € (au lieu de 10 €), générant un bénéfice évalué entre 200 000 et 400 000 €. Les fonds étaient blanchis en Bulgarie au travers d’investissements dans des biens immobiliers.

Association de malfaiteurs

Une nouvelle importation de tabac de contrebande annoncée a provoqué une série d’interpellations qui a permis le démantèlement de cette bande organisée. 10 000 € à Bordeaux et l’équivalent de 80 000 € dissimulés en Bulgarie ont été saisis, ainsi que 8 véhicules et de 650 cartouches de cigarettes. Plusieurs biens immobiliers vont également faire l’objet de saisies en Bulgarie.

Six individus ont été mis en examen « des chefs d’association de malfaiteurs, importation et détention en contrebande et en bande organisée de produits du tabac manufacturé, vente frauduleuse au détail en bande organisée de tabacs fabriqués ».

Les faits de blanchiment, recel en bande organisée et proxénétisme aggravé ont également été retenus à l’encontre d’une des personnes mises en examen, poursuit la gendarmerie. Deux personnes ont été placées en détention, les autres personnes mises sous contrôle judiciaire.


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