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La préfecture de la Gironde maintient l’expulsion de Rolandi, une décision « indigne » pour ses soutiens

La mobilisation grandit contre l’expulsion de Rolandi K. – près de 16000 signataires à la pétition, intervention d’élus de tous bords auprès de la préfète de la Gironde. Mais cette dernière refuse de revenir sur cette décision dont pâtiraient ces filles, assurent leurs soutiens qui se sont rassemblés ce mercredi à Bordeaux.

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La préfecture de la Gironde maintient l’expulsion de Rolandi, une décision « indigne » pour ses soutiens

Malgré la mobilisation grandissante contre l’expulsion de Rolandi K. – près de 16000 signataires à la pétition, intervention d’élus de tous bords auprès de la préfète de la Gironde –, cette dernière refuse d’annuler l’obligation de quitter le territoire français visant ce père de famille géorgien, assurent ses soutiens réunis ce mercredi.

Une centaine de manifestants ont dénoncé une décision « inhumaine » sur le parvis des Droits de l’Homme à Bordeaux – des rassemblements ont aussi eu lieu à Toulouse, devant le centre de rétention administrative où est détenu Rolandi, et à Foix, la préfecture de l’Ariège ayant signifié l’obligation de quitter le territoire français.

« C’est une famille adorable, il faut absolument libérer Rolandi et ne pas laisser sa femme et ses deux petites ici seules sans leur papa, c’est inadmissible », tonne Olivier Dubourg, directeur de l’école Camille Maumey.

« Ils méritent leur place en France »

C’est dans cet établissement de Cenon que l’aînée de Rolandi a été scolarisée il y a deux ans, dès l’arrivée en France de la famille, en toute légalité. Sa demande d’asile déboutée, le couple et ses enfants, âgées de 2 ans et demi et 11 ans et demi, se sont retrouvés à la rue et ont été hébergés par plusieurs familles solidaires.

« Ils ont tout fait comme il le fallait, dans les règles, témoigne Céline, professeur au Conservatoire de Bordeaux, qui les a un temps accueilli. Nini a été inscrite tout de suite à l’école, elle a appris très vite le français et comme elle est sympa et rayonnante, s’est fait tout de suite des amis. Puis elle a réussi le concours très sélectif pour entrer au conservatoire en classe à horaires aménagés danse avec le collège Aliénor d’Aquitaine. Ses parents sont prêts à aider tout le monde, à accepter n’importe quel travail. Ils méritent amplement leur place en France. »

Le comité de soutien à la famille de Rolandi s’est rassemblé ce mercredi à Bordeaux Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Mais la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio, à qui le comité de soutien a demandé audience, n’est pour l’heure pas sensible à ces arguments, affirme Philippe Barre, dont l’association Darwin Solidarités héberge actuellement Maia, la femme de Rolandi, et ses enfants :

« Mme Buccio nous a fait savoir par l’intermédiaire d’une élue – la députée (LREM) de Bordeaux, Catherine Fabre – qu’il n’y avait pas de débat, malgré les nombreux témoignages sur les efforts d’intégration de toute la famille. Sa réponse est sans appel, et l’OQTF doit être appliquée. A l’argument d’une famille qui va être cassée en deux, on nous répond que des aides au retour sont possible pour rejoindre le papa ».

Incohérences

Joint par Rue89 Bordeaux, la préfecture n’a pas été en mesure de confirmer ces éléments. Pour Philippe Barre, « ces genres de procédés sont indignes de la République et incohérents ». Il rappelle en effet qu’une autre préfecture, celle du Doubs, a en effet accordé un titre de séjour au jeune apprenti guinéen dont le patron boulanger avait mené une grève de la faim pour faire valoir les efforts et le mérite.

« La politique du chiffre est pour notre préfète plus importante que la politique avec un grand P, prenant en compte les droits de l’homme. »

Les soutiens de la famille de Rolandi, notamment la FCPE du collège Aliénor d’Aquitaine, soulignent en effet que les enfants sont menacés par des règlements de compte interfamiliaux en Géorgie. Alors que les maires de Bordeaux et Cenon ainsi que les députés Fabre et Prud’homme ont écrit à la préfecture pour plaider la cause de la famille, le comité ne compte pas baisser les bras.


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