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Enfermées au centre de rétention administrative de Bordeaux, neuf personnes en grève de la faim

Sous obligation de quitter le territoire français, plusieurs ressortissants marocains, algériens, tunisiens et camerounais sont détenus au centre de rétention administrative de Bordeaux à cause de la fermeture des frontières en lien avec la crise sanitaire. Dimanche 31 janvier, ils ont entamé une grève de la faim.

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Enfermées au centre de rétention administrative de Bordeaux, neuf personnes en grève de la faim

17 ans, né au Cameroun, a « traversé le désert et la Méditerranée » pour arriver en France en 2018, emprisonné quatre mois pour apologie du terrorisme, accusation qu’il réfute. A sa sortie, il est conduit au Centre de rétention administrative (CRA) le 31 janvier avec une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

21 ans, né au Maroc, en France depuis 2014, interpellé à la gare Saint-Jean pour non port du masque sanitaire et emprisonné quatre mois pour rébellion et outrage. A sa sortie, il est conduit au CRA le 20 janvier avec une OQTF.

29 ans, né en Algérie, en France depuis 2016. Sans papiers, il est interpellé, jugé et conduit au CRA le 30 janvier avec une OQTF.

Dans les locaux du CRA situé au sous-sol de l’hôtel de police de Bordeaux, et connu pour être le plus petit de France avec une capacité de 20 places, 11 ressortissants étrangers sont ainsi enfermés. 9 d’entre eux ont entamé une grève de la faim ce dimanche 31 janvier.

Une lettre manuscrite à l’attention du Juge des libertés et de la détention.

Inhumain

« On est expulsés et en même temps enfermés ici. C’est la double peine ! On est les uns sur les autres. On sait même pas ce qu’on attend. On reste ici toute la journée comme des animaux. C’est inhumain. Je préfère dans ce cas retourner en prison », raconte l’un d’eux joint par téléphone.

Dans un contexte de fermeture des frontières françaises et du pays d’origine à cause de la pandémie de la Covid-19, ils expliquent qu’il n’existe presque aucune possibilité d’éloignement. L’un d’eux affirme que même le consulat de son pays est fermé et a refusé de le prendre en charge. Sans perspective, ils demandent à être libérés.

Loin de leur famille et de leurs enfants, qui se trouvent pour certains en France, la situation est « insupportable psychologiquement ».

En désespoir de cause, ils ont transmis un lettre manuscrite au service du centre à remettre au Juge des libertés et de la détention pour souligner un status quo « mentalement fatiguant ». Pas d’accusé de réception, ni de réponse pour l’instant.


#Expulsions

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