Les projecteurs de la Rock School Barbey, à Bordeaux, se sont allumés après plusieurs mois dans la pénombre. Il ne s’agit pas d’un concert, mais d’une conférence de presse. Alain Rousset, président de la Région, est monté sur scène pour détailler le protocole de réouverture des lieux culturels.
L’objectif : « préparer la sortie du tunnel », sans négliger la « priorité sanitaire ». Un compromis auquel les acteurs de la culture néo-aquitaine veulent croire, à l’instar d’Eric Roux, directeur de la Rock School Barbey et co-président du Réseau des Indépendants de la Musique (RIM) :
« L’enjeu de la réouverture est complexe, mais nous avons besoin de redevenir acteurs de notre propre avenir. »
Au bal masqué
Accompagnée par le Conseil scientifique, et en partenariat avec l’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM), la Région souhaite mettre en place une expérimentation via une analyse de la propagation des aérosols (suspension de particules dans l’air, comme les postillons) dans les lieux culturels.
Ces derniers doivent indiquer plusieurs éléments afin de rendre possible une évaluation des risques : hauteur sous plafond, nombre de spectateurs, ventilation, durée de la programmation. Le pôle innovation de l’ITEMM a déjà mené des recherches sur les instruments de musique. La question de la dispersion de la salive, concernant les instruments à vent, a été étudiée.
300 structures, réparties dans toute la région, se sont déjà portées volontaires pour l’expérimentation. Alain Rousset a annoncé qu’un concert test aura lieu dans les douze départements de la région. Une expérience similaire doit être prochainement menée à Marseille après avoir été conduite à Barcelone, en décembre dernier. Avec des consignes sanitaires strictes et un suivi du public, aucun spectateur n’a été contaminé.
OPERA rock
Le ministère de la Culture doit encore donner son aval pour le démarrage d’une telle expérience en Nouvelle-Aquitaine. Joint par Rue89 Bordeaux ce jeudi, il n’a pas donné suite à nos questions. Le protocole qui serait mis en place dans la région est ainsi expliqué par Carole Le Rendu, directrice de l’ITEMM :
« Cette expérimentation s’appuie sur l’outil OPERA (Outil Probabiliste pour l’Evaluation du Risque par Aérosols), associé à une modélisation du flux de personnes, au protocole de désinfection des salles, à des traceurs de dépôt du virus… C’est un protocole extrêmement complet, lancé l’été dernier. Une première base de données a déjà établie.
Présente par écrans interposés lors de la conférence de presse, Carole Le Rendu a insisté sur un point :
« Il ne s’agit, en aucun cas, d’un modèle prédictif. C’est une expérimentation qui encadre les risques. Avec port du masque, bien entendu. »
Chargement des commentaires…