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Une jeune réalisatrice bordelaise invite le harcèlement de rue au Nikon Film Festival

A 22 ans, Manon Montrouge a réalisé « Bien rentrée », un court-métrage sur le harcèlement de rue. Il est en compétition au Nikon Film Festival et d’ores et déjà visible sur le site de l’évènement.

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Une jeune réalisatrice bordelaise invite le harcèlement de rue au Nikon Film Festival

Marcher vite, le souffle court dans la nuit, se retourner pour vérifier. Ce sentiment d’insécurité, c’est le sujet de « Bien rentrée », un court-métrage réalisé par Manon Montrouge, étudiante à Sciences Po Bordeaux. Epaulée par l’association Crashtest Productions, le film de 2m20s est présenté à la 11e édition du Nikon Film Festival dont le thème cette année est… « le jeu ».

Pour sa première participation à ce festival, Manon Montrouge a choisi de mettre en scène un défi, un jeu qui dérape jusqu’à la violence par les mots.

Le dernier métro

Alma quitte son ami Simon, sur le quai du métro. Sept minutes d’attente pour le prochain. Une éternité dans une situation d’insécurité :

« A travers la position d’Alma, je voulais montrer la solitude que ressentent les femmes lors d’un harcèlement de rue. A partir du jeu, je filme aussi la gradation dans la violence verbale. La fille ne répond pas, les insultes redoublent. »

Alma, jouée par l’actrice Jade Vergnes Photo : Crédit: @manonmontrouge

Les agresseurs ne sont que furtivement montrés. Ils n’ont pas de visages, pas d’identité. Manon a choisi de se concentrer sur la figure d’Alma, qui vit le harcèlement. Regarder son téléphone, éviter de croiser les regards, autant d’échappatoires possibles :

« Le court-métrage montre aussi la posture des ceux et celles qui assistent à une scène de harcèlement de rue. Souvent dans l’espace public, les passants ne réagissent pas. Mon but n’est pas de dénoncer, mais de faire voir une réalité. »

Un combat de tous les jours

En 2020, l’institut de sondage Ipsos publie une étude selon laquelle 81% des femmes en France ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics. Si une prise de conscience du phénomène émerge depuis plusieurs années, la réalisatrice rappelle que « c’est un combat de tous les jours ».

Cinéphile, Manon a déjà un peu d’expérience dans le septième art. Membre de l’association de cinéma de Sciences Po Bordeaux « Petits-Courts », elle a aussi travaillé à la Maison du Film à Paris. « Bien rentrée », signe son premier court-métrage entourée de professionnels. Sans subvention, la jeune femme a utilisé une plateforme de financement participatif pour impulser son projet.

Depuis ce mercredi 23 février, le court-métrage de Manon est visible sur le site du Nikon Film Festival où le public est appelé à voter en cliquant sur « Soutenir ce film » et ainsi lui donner une chance de remporter le Prix du public. Une dizaine de prix s’ajoute à celui-ci parmi lesquels le convoité Grand Prix du jury.


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