A 13h30, sur le parvis du tribunal judiciaire de Bordeaux, quelques cris de joie et des applaudissements ont retenti à l’annonce de la relaxe. Deux militants d’Extinction Rebellion attendaient le verdict, après l’audience du 2 mars dernier. Ils comparaissaient pour « dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription, signe ou dessin, commise en réunion ». La Société Générale n’étant pas partie civile, le Parquet a dix jours pour faire appel.
Le 9 février 2020, quatre vitrines d’agences de la Société Générale ont été repeintes dans le centre-ville de Bordeaux au blanc de Meudon (peinture lavable à l’eau). Deux militants avaient alors été interpellés par les forces de l’ordre. Une action non-violente, menée dans plusieurs villes françaises, en soutien à des militants niçois, arrêtés en octobre 2020 et placés 48 heures en garde à vue pour une action similaire.
Une victoire pour la non-violence
Tanguy, jeune ingénieur bordelais est l’un des deux prévenus :
« C’est un grand soulagement. La relaxe prouve qu’il n’y a rien de dégradant ou de violent dans le fait de repeindre une vitrine avec du blanc de Meudon. »
Maître Sylvain Galinat, l’avocat des des deux prévenus a plaidé en faveur d’un état de nécessité face à l’urgence climatique et une non-caractérisation des dégradations. Lors de l’audience du 2 mars dernier, une reconstitution a eu lieu. Tanguy et Isabelle, les deux prévenus, avaient alors étalé du blanc de Meudon sur une plaque de verre, démontrant l’aspect nettoyant du produit.
Lors de l’action de février 2020, 36 vitrines de la Société Générale ont été « blanchies » par des militants écologistes dans toute la France. Une cible prisée des actions non-violentes, qui n’a pas été choisie au hasard par les militants. Ces derniers dénoncent l’évasion fiscale, mais aussi les investissements massifs de la banque dans les énergies fossiles, notamment le gaz de schiste.
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