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300 lycéens pour une « marée noire » à Bordeaux contre les épreuves du bac

Lundi matin, plusieurs lycées girondins se sont à nouveau mobilisés pour dénoncer l’impréparation face aux épreuves du baccalauréat. Ils jugent insuffisantes les mesures d’assouplissements annoncées par Jean-Michel Blanquer, la semaine dernière.

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300 lycéens pour une « marée noire » à Bordeaux contre les épreuves du bac

8 heures, au lycée des Iris à Lormont. Pour la deuxième semaine consécutive, le lundi matin rime avec blocage. En réalité, il s’agit plutôt d’un barrage filtrant, le portail restant ouvert pour ceux qui veulent aller en cours.

Un ruban jaune au bras, les organisateurs invitent leurs camarades à rejoindre la manifestation. A 10 heures, décision est prise de retrouver les lycéens de Montesquieu, dans le centre de Bordeaux. La mobilisation a été lancée par l’Union national des lycéens (UNL), qui a appelé à une « marée noire ».

« B.A.C = bon à crever »

Devant Montesquieu, le cortège se forme en direction de la place Stalingrad. Sur la rive droite, les lycées Jacques Brel, La Ruche, François Mauriac et Max Linder (Libourne), se joignent au mouvement. Du cours Victor-Hugo, en passant par le cours d’Albret, la manifestation se déroule dans le calme, encadrée par les forces de l’ordre. Sidonie est élève de première à Montesquieu. Avec un autre élève, elle tient la banderole « B.A.C = Bon à crever » :

« On a une vingtaine de textes à préparer pour le bac de français. Avec l’alternance du présentiel et du distanciel, nous n’avons pas pu étudier tout le programme. Je suis en présentiel un jour sur deux, notre classe est divisée en deux. L’avancement dans le travail est inégalitaire, on ne pourra pas se présenter sereinement à l’oral. »

Place Stalingrad, le cortège a bloqué les voies de tram Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Louane est au lycée Max Linder, à Libourne. S’il n’y a pas eu de blocage dans son établissement, elle a rejoint le rassemblement avec une dizaine d’amis :

« Je suis en première, mais je suis inquiète pour la suite. On tombe l’année de toutes les réformes, dans un contexte particulier. Nos notes comptent pour ParcoursSup et la sélection à l’université. »

Aménagements

La semaine dernière, face à la colère montante des lycéens, Jean-Michel Blanquer a annoncé des mesures d’aménagements des épreuves du baccalauréat : l’épreuve de philosophie ne sera pas passée en contrôle continu. L’épreuve est maintenue, la meilleure note entre le contrôle continu et l’examen final sera choisie.

Contrairement aux demandes des lycéens, le Grand Oral ne sera pas annulé, mais assoupli. Les élèves ne pourront pas être interrogés sur une thématique qu’ils n’auront pas eu le temps d’étudier en cours.

Mais pour Zakaria, lycéen et organisateur du rassemblement aux Iris, il s’agit d’annonces cosmétiques :

« Ce sont aménagements rapides, pris sans concertation avec les lycéens. Avec d’autres membres du CVL (Conseil des délégués pour la vie lycéenne), nous avons eu une réunion, en distanciel, avec la rectrice de l’Académie. On a fait semblant de nous écouter. Aucune mesure n’a été prise pour les autres élèves impactés, comme les premières, les filières professionnelles et les BTS. »

Certains lycées bordelais ont organisé des bacs blancs. D’autres ont reporté les examens blancs, attendant « d’être fixés sur les conditions et le contenu des épreuves », témoigne un autre lycéen des Iris.

Lundi matin, les lycéens rassemblés Porte de Bourgogne Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Session de rattrapage

Devant le rectorat, les lycéens n’ont pas été reçus : « Notre colère est entendue, mais pas écoutée. »

« Le rectorat n’a reçu aucune demande d’audience de la part de délégations lycéennes la semaine dernière, indique ce dernier à Rue89 Bordeaux. Cependant la rectrice Anne Bisagni-Faure a échangé en visioconférence jeudi 6 mai avec plus de 130 élus lycéens de l’académie de Bordeaux. » 

Elle « a pu répondre à leurs questions sur les aménagements des épreuves du baccalauréat 2021 de lycée général, professionnel et technologique ». Les lycéens ont eux rappelé les principales revendications, relevant de décisions ministérielles : un contrôle continu des épreuves finales pour les filières générales, technologiques, professionnelles et les BTS, l’annulation du grand oral et des épreuves de philosophie, l’instauration d’une session de rattrapage pour ceux qui n’auraient pu valider l’année en contrôle continu.

A midi, le manifestation se disperse. Message est passé de ne pas retourner en cours, afin de poursuivre la contestation. Pour les élèves absents des cours ce matin, l’UNL a promis de leur fournir un justificatif.


#baccalauréat

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