Le ministère de la Transition écologique a lancé le 1er juillet dernier un dispositif de vigilance renforcée sur 13 sites industriels, dont deux usines du groupe Péna à Mérignac et Saint-Jean d’Illac. Cette mesure prise après l’accident de Lubrizol vise les entreprises « qui font l’objet d’incidents réguliers ou de non-conformités récurrentes », à l’instar de Péna Métaux, récemment condamnée pour la gestion de son installation de Mérignac.
Cette usine de recyclage des déchets devait mettre en conformité dès le premier semestre 2021 son broyeur de nickel, à cause des rejets atmosphériques trop importants de ce métal polluant. L’entreprise se verra sinon interdire le redémarrage de cet outil. Péna doit également lutter « contre l’envol de poussières et de matériaux », en « supprimant l’ensemble des tas de déchets stockés à des endroits non prévus à cet effet ».
Un délai maximal d’un an
Péna Métaux doit également faire baisser ses rejets aqueux polluants – il lui est demandé de réduire de 35% la concentration en cuivre dans les eaux, de 28% la concentration en azote, et de diviser par deux celle en DB05 (demande biochimique en oxygène pendant 5 jours), c’est-à-dire la pollution des eaux par les bactéries et micro-organismes. Pour Mérignac, toutes ces mises aux normes doivent intervenir d’ici la fin 2021.
Par ailleurs, l’usine Péna Environnement à Saint-Jean d’Illac doit également traiter ses rejets atmosphériques, en divisant par quatre ses émissions d’ammoniac. Le groupe devra appliquer cette prescriptions d’ici la fin du premier semestre 2022, sous peine de nouvelles amendes. Il a réagi ce jeudi dans un communiqué :
« Le cabinet du Ministre, qui pilote directement ce plan de vigilance, nous a assuré qu’il n’y aurait pas de « name and shame », que ce n’était pas l’objectif. Le groupe Péna a joué le jeu de la concertation, sachant que la plupart des mesures du plan d’action étaient déjà enclenchées et en voie de résolution. Quelle n’a pas été notre surprise le 6 juillet au soir de voir, une fois de plus, notre nom, notre réputation, traînés dans la boue ! »
L’entreprise estime faire pour son site de Saint-Jean d’Illac « l’objet d’un acharnement constant de la DREAL, qui lui reproche des odeurs ressenties à plus de 3km par des riverains de Toctoucau, à coup de mises en demeure pour finir en amende et astreinte ». Péna Environnement affirme avoir contesté celles-ci au tribunal administratif, obtenant satisfaction en première instance en avril 2020, décision cassée en appel, mais qui aurait été confirmé sur le fond le 6 juillet dernier – ce que Rue89 Bordeaux n’a pas encore pu vérifier.
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