Cette fois-ci, ce n’était pas une fausse alerte. L’expulsion des occupants du squat l’Éclaircie à Gradignan a eu lieu ce mercredi 21 juillet au matin. A partir de 7h, une unité de force mobile de 70 CRS est arrivée sur le site de l’ancienne maison de retraite La Clairière, propriété du centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville de Bordeaux. Des bus et des camions de déménagement lui ont emboîté le pas.
Selon les informations de la préfecture fournies sur place, « 70 personnes se trouvaient dans les lieux. A l’heure qu’il est [8h30, NDLR], seulement 48 personnes se sont signalées avec 8 mineurs ». Parmi les occupants de l’aile réservée aux familles, certaines personnes étaient parties la veille, d’autres au moment de l’évacuation. L’autre aile occupée par les hommes seuls était vide au moment de l’arrivée des forces de l’ordre. Pour les personnes prises en charge, « des nuits à l’hôtel sont proposées le temps d’étudier leur situation administrative » précise la préfecture qui affirme avoir prévu initialement 100 places d’hébergements, toutes sur la métropole bordelaise.
Dans l’après-midi, un communiqué de presse publié par la préfecture précise que « 47 personnes ont accepté la proposition de l’État : 41 ont été acheminées en bus dans des hôtels sur Bordeaux et 6 ont été conduites en centre d’accueil pour demandeur d’asile. […] Les personnes en situation régulière se verront proposer un hébergement et un accompagnement social. Les autres bénéficieront d’une aide au retour vers leur pays d’origine ».
« Travailler sereinement »
Pour Juliette, militante au sein du collectif Partout chez elles qui s’occupait du squat, « la stratégie est toujours la même » :
« Quand les journalistes sont là, ils disent que tout le monde sera logé. Mais on retrouve la plupart des personnes dans la rue trois ou quatre jours après. Nous allons faire un suivi réel de la situation de chaque famille. Il y a quand même des enfants en bas âge et un bébé d’une semaine. Si elles étaient dans un squat, ce n’est pas pour le plaisir, elles n’avaient aucun endroit où aller, et aucune solution d’hébergement. »
Quelques semaines plus tôt, onze familles avaient été relogées par la ville de Bordeaux et douze autres restées sans solutions. Parmi ces dernières, cinq sont domiciliées à Mérignac, trois à Gradignan, une à Villenave-d’Ornon, une à Pessac et une à Eysines, des communes où sont scolarisés leurs enfants. Les maires de Mérignac et Gradignan avaient prévenus qu’ils ne relogeraient pas ces familles.
A 9h, un premier bus est parti avec une trentaine de personnes à bord. Une représentante de la préfecture s’est félicitée de pourvoir « travailler sereinement sans que personne ne hurle ou n’empêche les personnes de monter dans les bus ». Pour Juliette, « si ça se passe mal ensuite pour ces familles, ils ne pourront pas nous accuser d’avoir perturbé leur travail ».
Plus loin, des personnes qui ont refusé les solutions proposées par la préfecture chargeaient leurs affaires dans les voitures de particuliers venus les soutenir, d’autres attendaient tout simplement les transports en commun.
Chargement des commentaires…