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Hausse des abandons d’animaux, l’autre effet du confinement

Comme chaque été, la société protectrice des animaux (SPA) alerte sur les abandons des animaux de compagnie. Si le réseau national a enregistré une hausse des adoptions liée au confinement, il déplore une explosion des abandons, notamment en Gironde.

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Hausse des abandons d’animaux, l’autre effet du confinement

Depuis le 1er mai 2021, 11 335 animaux ont été recueillis par le réseau de la Société protectrice des animaux (SPA) en France, soit une hausse de plus de 7 % par rapport à la même période en 2019. Les grandes vacances d’été ne font qu’amplifier le phénomène.

À Bordeaux, l’antenne SPA du réseau national présente le même bilan. Sa responsable Marine Duchêne déplore un fait tristement « habituel » :

« Avec les confinements, nous avons constaté une hausse des adoptions de 7%, par rapport à 2019. Avec le télétravail, les gens se sont dit qu’ils avaient plus de temps pour s’occuper d’un animal, voire divertir les enfants… Sauf que cette hausse des adoptions est corrélée, depuis mai, à une hausse des abandons. »

Pousser les murs

Avec, à la clé, une saturation de la maison SPA, rue Fondaudège à Bordeaux. Le constat de sa responsable rejoint le niveau national, l’augmentation d’abandon la plus forte concernant les chats et les nouveaux animaux de compagnie, plus de 24% :

« L’été, on a l’habitude de pousser les murs. Mais cette année, c’est vraiment critique. Les animaux qu’on nous laisse sont en majorité des chats et des nouveaux animaux de companie (NAC), comme des rongeurs. Lors d’un abandon, on demande des frais de participation. Bien sûr, quand quelqu’un entame une démarche d’abandon, on essaye de dialoguer, d’expliquer l’existence de pensions pour l’été, mais ça marche une fois sur 30. »

Marine Duchêne dénonce au passage des « motivations » pour l’adoption et des « motifs » pour l’abandon parfois limites :

« Certaines personnes nous ont dit clairement qu’elles ont adopté un chien pour pouvoir sortir après le couvre-feu et avoir un motif “valable”… D’autres pour s’assurer une compagnie pendant le confinement. Et lorsqu’une famille abandonne un animal, le motif le plus invoqué est l’allergie des enfants. »

Chats à adopter à la SPA du Sud-Ouest Photo : DR

« On s’attendait au pire »

Cette tendance, la SPA de Bordeaux et du Sud Ouest, située à Mérignac, a su la renverser. L’association, indépendante du réseau national, avait fait le choix de rester fermée au public pendant le confinement et fait figure d’exception qui confirme la règle. Gaëlle Deffez-Rault explique :

« Nous avons reçu de nombreux mails pour des adoptions. C’était clairement pour passer le temps, ou même, avoir une excuse pour sortir. Contrairement à 2019, nous ne sommes pas débordés. Ce que l’on craignait pour cet été pourrait, en revanche, se produire l’année prochaine en fonction de la situation sanitaire. »

On note tout de même des abandons plus massifs de chatons dans le refuge de mérignacais. Mais pour Gaëlle Deffez-Rault, rien « de comparable » aux étés précédents. La situation n’est pas aussi catastrophique qu’attendue affirme la bénévole de la structure :

« On craignait une hausse des abandons, notamment après la sortie de crise. Finalement, comme il reste encore assez difficile de voyager, surtout à l’étranger, on constate même une baisse des abandons, surtout pour les chiens. »

Des mesures contre l’abandon

Si les Français font preuve d’un fort attachement aux animaux de compagnie, la moitié des foyers détenant un animal de compagnie avec plus de 20 millions de carnivores domestiques (dont 9,3 millions de chiens et 6,5 millions de chats identifiés), ils détiennent hélas le record du nombre d’abandons au niveau européen, selon la fondation 30 Millions d’Amis.

Outre les mauvais conditions de voyage (déshydratation et coup de chaleur), l’été est une période à risque pour les animaux de compagnie où 60% des abandons sont relevés sur les aires d’autoroutes. Pour lutter contre ce fléau, une campagne de sensibilisation, #StopAbandon, a été lancée en ce mois de juillet.

Dans le cadre de cette campagne, le gouvernement présente un dispositif de sensibilisation et un projet de durcissement de la loi qui encadre la maltraitance animale. Aujourd’hui passible de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende (bien que peu de procédures judiciaires aboutissent), une loi à l’étude pourrait alourdir cette sanction pour atteindre trois ans d’emprisonnement et l’interdiction de posséder un animal de compagnie.


#protection des animaux

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