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Un dysfonctionnement à l’origine d’une fuite à la centrale nucléaire du Blayais

Le 20 juillet 2021, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a signalé deux vannes restées ouvertes sur l’enceinte de confinement du réacteur 2, dernière barrière aux produits radioactifs. Ce dysfonctionnement, dû à une mauvaise interprétation des contrôles, est jugé significatif pour la sûreté des installations par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

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Un dysfonctionnement à l’origine d’une fuite à la centrale nucléaire du Blayais

L’événement a été déclaré le 20 juillet 2021 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), il a pourtant eu lieu une semaine plus tôt. Le 13 juillet, EDF, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais, a détecté deux vannes en position ouverte sur l’enceinte de confinement du réacteur 2.

« Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement, assure dans un communiqué l’ASN. Toutefois, compte tenu de la dégradation de la défense en profondeur de la troisième barrière de confinement, du non-respect des règles générales d’exploitation et en raison de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité). »

Dernière barrière aux produits radioactifs

L’enceinte de confinement est un bâtiment en béton qui isole le cœur du réacteur nucléaire. Elle constitue la dernière des trois barrières entre les produits radioactifs et l’environnement. Le bâtiment est dotée d’un système, appelé Sexten, qui permet de suivre en permanence son étanchéité. Selon les explications de l’ASN, une confusion a laissé croire qu’il ne fonctionnait pas correctement quand une fuite élevée à été détectée.

La centrale de Blaye Photo : Pierre-Alain Dorange/cc Wikipedia

Le 26 juin, le réacteur 2 était en cours de redémarrage à la suite de son arrêt pour maintenance et rechargement du combustible [voir encadré], jusqu’à entrer en production à partir du 4 juillet. Parallèlement, le système automatique Sexten du réacteur était en phase d’initialisation durant laquelle la mesure du débit de fuite de l’enceinte n’est pas exploitable. A la reprise de son fonctionnement, les valeurs de débit de fuite lues par EDF « se sont révélées supérieures aux valeurs maximales autorisées » souligne l’ASN. L’exploitant n’a pas tenu compte de ces données, considérant que la phase d’initialisation était toujours en cours et présentait un dysfonctionnement.

« Une mauvaise interprétation de paramètres sur le fonctionnement du matériel conduit à retenir les valeurs calculées de façon manuelle, en lieu et place des valeurs affichées par le système automatique », reconnaît EDF dans un communiqué diffusé le 29 juillet.

Le 12 juillet, alors que le système Sexten était mis hors de cause, EDF a recherché l’origine réelle de la valeur élevée du débit de fuite et découvert les deux vannes ouvertes. Pour le réseau « Sortir du nucléaire », qui regroupe des associations françaises antinucléaires depuis 1997, ces faits « montrent bien à quel point l’industriel n’a pas la main sur son installation ».


#accident nucléaire

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