La Gironde fait partie des 22 départements qui avaient porté plainte contre Eric Zemmour suite à ses propos sur les mineurs non accompagnés. Jean-Luc Gleyze a donc salué la condamnation prononcée ce lundi 17 janvier 2022 par le tribunal correctionnel de Paris contre le polémiste, désormais candidat à la présidentielle :
« Nous considérons même qu’il s’agit d’une victoire pour la démocratie, affirme le président du conseil départemental dans un communiqué. Cette condamnation démontre que la stigmatisation, l’outrance et le racisme n’ont pas de place dans le débat public. Que la justice est là pour protéger des paroles les plus abjectes. »
Eric Zemmour, qui a écopé de 10000 euros d’amende, a annoncé qu’il ferait appel de cette « condamnation idéologique et stupide », tout comme le directeur de publication de CNews. Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, jugé avec Eric Zemmour comme d’usage dans les procès de presse, a été condamné à 3 000 euros d’amende.
Mise en garde
Les mineurs non accompagnés « n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent », s’était enflammé Eric Zemmour le 29 septembre 2020, alors chroniqueur lors d’un débat sur CNews.
Suite à ces propos, 22 Départements, dont les Landes, la Dordogne, le Lot et Garonne et la Gironde, avaient décidé de porter plainte contre le polémiste pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée », mais aussi pour injures publiques et pour diffamation à caractère raciste.
Le président de la Gironde rappelle en effet que « la Protection de l’enfance est une responsabilité importante des Départements, qui se voient confier la tutelle de mineurs au destin tourmenté », et que leur « rôle premier est d’abord de protéger ces jeunes, quel que soit leur parcours ».
« À l’orée de la campagne pour l’élection présidentielle, cette décision est un bon signal pour le débat public. Et une mise en garde pour celles et ceux qui seraient tentés par des prises de position populistes ou à des incitations à la haine », estime Jean-Luc Gleyze.
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