Huit mois après l’assassinat de Chahinez Daoud, 31 ans, à Mérignac, par son ex-compagnon, cinq policiers comparaissaient ce mardi 4 janvier devant des conseils disciplinaires : quatre commissaires et officiers à Paris, et un brigadier à Bordeaux. Un autre brigadier, lui aussi convoqué à Bordeaux, a obtenu un report de sa convocation pour raison de santé.
En septembre dernier, un rapport de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) confirmait des erreurs d’appréciation dans le suivi du dossier de Chahinez Daoud.
Le rapport de l’IGPN, dévoilé ce mardi par Le Parisien, pointait du doigt un enchaînement de défaillances policières. Déjà condamné pour violences conjugales, le dossier de Mounir Boutaa, l’ex-conjoint de Chahinez Daoud, n’a jamais été transmis à une unité spécialisée dans les violences intrafamiliales. En mars 2021, lorsque la jeune femme se présente au commissariat pour déposer plainte, cette dernière n’est pas transmise au parquet.
Avertissement et exclusion temporaire
A l’arrivée, les sanctions apparaissent symboliques : Martin Levrel, actuel Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de la Gironde, pourrait écoper d’un avertissement. Une proposition adoptée à l’unanimité par le conseil de discipline, d’après France Info.
Anthony Touzet, chef de la division Ouest de la DDSP de Gironde, pourrait lui écoper d’une exclusion temporaire de fonctions avec sursis pendant trois jours a été proposée par le conseil de discipline. Il s’agit là de propositions de sanctions, qui doivent encore être approuvées par le Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. C’est ce dernier qui avait décidé de la convocation en conseil de discipline des six policiers.
Un brigadier, qui a lui comparu à Bordeaux, s’est vu proposer une sanction du premier groupe, qui peut être un avertissement ou un blâme.
Pour rappel, suite aux révélations du Canard Enchaîné l’été dernier, un policier a été radié. Ce dernier, qui a pris la plainte de Chahinez Daoud en mars 2021, avait lui-même fait l’objet d’une condamnation pour violences conjugales. Ces sanctions envers des policiers pour manquements interviennent alors que trois féminicides ont déjà été commis en 2022.
Aucun des syndicats de policiers joints par Rue89 Bordeaux n’a donné suite.
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