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La Maison du dessin de presse ne s’ouvrira pas à Limoges, mais à Paris

Emmanuel Macron a finalement choisi la capitale pour créer la Maison du dessin de presse et du dessin satirique. C’est la déception à Limoges et Saint-Just-le-Martel, communes en faveur desquelles Bordeaux avait retiré sa candidature après l’arrivée de Pierre Hurmic. Le Limousin héberge pourtant le Centre international de la caricature et un festival qui lui est dédié.

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La Maison du dessin de presse ne s’ouvrira pas à Limoges, mais à Paris

La future Maison du dessin de presse et du dessin satirique sera finalement à Paris. La décision du président Emmanuel Macron était déjà connue avant son annonce officielle devant l’Association de la presse présidentielle ce mardi 11 janvier. Mais le choix de la capitale a fait des déçus, en particulier les partisans de la candidature conjointe de Limoges et de la commune voisine Saint-Just-le-Martel (la ville de Strasbourg était également en course).

« Condescendance »

Lundi 10 janvier, Jean-Claude Leblois, président du Conseil départemental de la Haute-Vienne, a été le premier des élus locaux à réagir. Dans un communiqué, il n’a pas retenu sa colère et a dénoncé « un camouflet, un mépris de plus en direction des territoires ruraux ».

« Alors que le centralisme parisien n’en finit plus d’étouffer le pays et les énergies locales, que la Haute-Vienne est aujourd’hui victime de cette condescendance pour les territoires ruraux qui font pourtant la richesse du pays, je tiens à apporter mon soutien à l’équipe du Centre international de la caricature de Saint-Just-Le-Martel » écrit-il.

Le président du Département « demande aux députés de la majorité présidentielle élus en Haute-Vienne ainsi que du Ministre des Transports (qui ne manque pas de rappeler son attachement à notre département), qu’ils condamnent fermement cette décision du Président de la République ».

Culture capitale

De son côté, l’équipe municipale de Saint-Just-le-Martel a fait part de sa « consternation ». La commune qui accueille chaque année le Salon international de la caricature, du dessin de presse et d’humour, dit ressentir « une profonde injustice envers le travail accompli durant ces 40 dernières années, initié et mené par Gérard Vandenbroucke [fondateur du salon, NDLR] et de nombreux bénévoles ».

« A l’heure où l’on parle de délocalisation des institutions culturelles, cette décision ressemble à une tentative de relocalisation de la culture vers la capitale. Elle traduit le peu d’estime que les hautes autorités de ce pays peuvent avoir pour ses territoires éloignés de Paris, le mépris pour une commune rurale qui s’efforce chaque jour de mettre la culture à l’honneur », écrit la commune.

La direction organisatrice du salon évoque « un sentiment de mépris et d’injustice » et se dit « abasourdie » par « un choix politique sans aucune justification ». 

Symbolique

Le journal Le Monde rapporte de l’entourage du président de la République que le choix de Paris est justifié par des raisons pratiques et symboliques.

« Paris, c’est la ville où a eu lieu l’attentat de Charlie Hebdo, c’est le cœur battant de la presse et du dessin de presse, c’est aussi en Ile-de-France qu’a été assassiné Samuel Paty… Il y avait un enjeu symbolique. Les consultations que nous avons menées ont montré que c’était un point important pour les professionnels. »

« Paris est un choix par défaut » écrit l’opposant municipal Fabien Robert sur twitter. Alors élu à la culture en janvier 2020, et suite à la décision de créer cette Maison prise par le chef de l’Etat lors du cinquième anniversaire de l’attentat de Charlie Hebdo, il avait porté la candidature de Bordeaux sous Nicolas Florian.

Alors que la ville semblait avoir ses chances, la nouvelle équipe municipale avait abandonné le projet estimant que « Saint-Just-Le-Martel ou Angoulême, seraient plus pertinentes de par leur positionnement historique sur le sujet ».

Ce mardi lors des vœux à la presse, où le sujet n’a pas été directement abordé, l’adjoint à la culture, Dimitri Boutleux, a aussi évoqué les fragilités structurelles des planchers de l’hôtel de Ragueneau, où la mairie envisageait d’héberger la Maison du dessin de presse, et pour lequel aucun autre projet n’est dans les tuyaux.

Jidé toujours

Plus tard dans la journée, Alain Rousset a affirmé dans un communiqué de presse que cette « décision ne remet pas en cause le projet Jidé – Saint-Just-le-Martel ». Il s’agit de transformer l’ancienne usine Jidé à Limoges, dont la Région est propriétaire, en un pôle culturel régional.

« Le site de Jidé accueillera donc bel et bien un pôle culturel axé sur la création et l’image, comme je m’y étais engagé, et ce projet sera inscrit dans le Contrat de plan Etat-Région, écrit Alain Rousset. Le dessin de presse y aura évidemment toute sa place… »

Une annonce qui devrait mettre du baume au cœur de Joël Garestier. Le maire de Saint-Just-le-Martel se désole d’être le « parent pauvre » de ce projet national et assure avoir « eu plusieurs échanges avec la conseillère culture depuis, sans aucune proposition concrète. La conservation des dessins ira à Amiens », la ville natale du président de la République.

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