
Après un marché déjà soutenu en 2020, malgré la crise sanitaire, le volume des transactions n’a cessé d’augmenter dans le département, avec une croissance des prix allant jusqu’à deux chiffres pour certains biens, notamment les maisons. La Chambre des notaires de la Gironde observe un « phénomène centrifuge » lié aux effets confinement et télétravail, ces hausses concernant Bordeaux comme la périphérie de la métropole.
L’année 2020 marquée par la crise sanitaire n’avait pas pour autant freiné les prix de l’immobilier et les volumes de vente à Bordeaux et en Gironde. 2021 marque un « nouveau record », d’après la Chambre des notaires de la Gironde, qui a présenté ce vendredi matin le bilan des marchés immobiliers de l’an passé. Les notaires constatent un « marché dynamique » avec une augmentation globale des prix, et un engouement pour les terrains à bâtir et les maisons avec un espace extérieur.
En Gironde par rapport à la tendance constatée en France (hors Ile-de-France), l’indice de prix des maisons anciennes a gagné plus de +9,3 % alors que la progression de l’indice de prix des appartements anciens s’établit à +5,5 %.
4630 €/m2 à Bordeaux dans l’ancien
À l’instar de l’année passée, Bordeaux conserve sa deuxième place sur le podium des villes françaises les plus chères pour les appartements anciens, avec un prix médian de 4630 €/m2, un chiffre en hausse par rapport en 2020, et de 4770€ dans le neuf. Les prix pour les appartements anciens en Gironde sont également en hausse de 5,9% avec un prix médian de 3 800 euros/m2.
À Bordeaux, les notaires observent une « maturation du marché » dans certains quartiers du centre-ville, à l’instar de Saint-Seurin ou de Fondaudège, bien que les prix au m2 y demeurent élevés – 5 600€ pour Hôtel de ville-Quinconces et 4 960€ pour Saint-Serin Fondaudège.
Sur le marché des appartements anciens, Capucins-Victoire s’avère le deuxième quartier le plus cher avec un prix médian de 5 140 euros/m2. Pour ce quartier, les notaires notent un effet « pénurie de logements étudiants », où « les parents qui le peuvent passent à l’achat ». Même dans Bordeaux, un achat dans la pierre est « toujours autant rassurant et attractif ».

Les prix en hausse à l’ouest de la métropole
Dans la métropole bordelaise, la Chambre des notaires de la Gironde observe un « phénomène centrifuge », avec un « atterrissage des prix dans le centre-ville » et une hausse des prix reportés sur la périphérie. Ainsi les communes de Lormont et de Villenave d’Ornon ont enregistré la plus forte augmentation du prix au m2 médian pour les appartements anciens. Lormont enregistre une hausse de +16,2% en un an avec un prix médian de 2 440€/m2. La hausse est, elle, de +12,6% à Villenave d’Ornon, à 3 300€/m2 ce qui est également le prix moyen pour la métropole.

L’attrait des maisons anciennes dans la métropole, lié au « télétravail » et à l’envie des acquéreurs d’avoir un jardin, est aussi significatif avec une évolution de +9,3% en un an. Le Bouscat reste la commune la plus chère avec un prix médian de 501 000 euros pour une maison ancienne (+8,4%).
D’autres communes observent une forte progression dans le prix des maisons comme Gradignan avec un prix médian de 416 900 euros, soit une hausse du prix de 16,1% en un an. À l’ouest de la métropole, les communes de Saint-Médard-en-Jalles (+12%), Eysines (+13%) ou Le Taillan-Médoc (+15%) connaissent de fortes progressions avec un prix médian qui tourne autour de 380 000 euros pour une maison ancienne.
Sur le marché du neuf, dans la métropole bordelaise, le prix médian au m2 des appartements est de 4 270 euros/m2 (+1,5%). Villenave d’Ornon (+6,9%), Parempuyre (+4,8%) et Bègles (+3,7%) sont les communes où les plus fortes hausses du prix médian pour les appartements neufs ont été enregistrées.
78% des acquéreurs sont Girondins
Hors de la métropole bordelaise, les prix et les volumes de vente sont également en hausse. Le bassin d’Arcachon connaît une hausse « exponentielle », notamment sur Lège-Cap-Ferret avec un prix médian de 949 300 euros pour une maison ancienne (+17,2% en un an). Un prix médian qui place la commune aux côtés de « Miami et du Lac de Côme » sur le marché de l’immobilier de luxe. Le Bassin a toujours la cote avec une évolution de +9,7% pour les maisons anciennes (422 500 euros) et +15,8% pour les appartements anciens (5 560 €/m2).
À contrario, le Nord-Gironde demeure le secteur le plus abordable pour acheter une maison ancienne ou un terrain à bâtir avec un prix moyen stable de 58 000 € pour un terrain. Pour autant, ce secteur observe une progression une hausse du prix de vente médian des maisons anciennes (178 300 euros), soit une hausse de +9,4% sur un an.
Dans le département, le profil des acquéreurs est, lui, le « reflet du dynamisme économique de la région ». Les professions intermédiaires représentent la catégorie socio-professionnelle la plus représentée parmi les acquéreurs. 78% des acquéreurs sont Girondins. La tranche d’âge la plus représentée est celle des 30-39 ans et la durée de détention la plus représentée est celle de moins de 5 ans, signe d’une « très grande fluidité du marché ».
après ça on comprend mieux l'éviction périurbaine des ménages les plus modestes, avec comme corolaire motorisation individuelle et pression automobile insupportable dans l'agglomération…
et rien ne change, ou plutôt tout s'aggrave, avec la seule inconnue pandémique quant à la poursuite du train d'enfer de la croissance démographique dans l'aire d'attraction urbaine bordelaise, plus forte encore dans le halo périurbain…
ce qui amène naturellement à s'interroger sur le contenu et les inflexions des politiques publiques locales : et là aussi rien de change… comme pour les transports publics la politique logement et foncière est totalement indigente : sans doute la baisse des mises en chantier contribue pour une bonne part à la hausse spéculative du niveau de prix des biens, mais il y a toujours absence de volonté politique, par exemple pour créer un établissement public foncier local et lancer la construction de nouveaux quartiers à mixité socio-fonctionnelle, attenants ou à l'intérieur des limites actuelles de l'agglomération (au sens INSEE donc bien au-delà de celles de l'interco bordelaise) :
c'est décevant, révoltant même, et ça met de plain-pied avec les pratiquants de l'abstentionnisme électoral, si l'on considère que l'inaction édilitaire et les effets de manche expliquent pour une bonne part le phénomène…
une cartographie des prix aurait été la bienvenue pour illustrer le phénomène de la rente foncière, à l'échelle de l'interco ou du département ; un excellent site produit la chose… : celui des notaires avec https://www.immobilier.notaires.fr
pour exemple illustratif la commune de Bordeaux, suivant une division en quartiers (dont le périmètre correspond à la fusion de trois à sept IRIS INSEE) :
https://www.immobilier.notaires.fr/fr/prix-immobilier?typeLocalisation=COMMUNE&codeInsee=33063
l'évaluation porte sur la période de Juillet 2021 à Septembre 2021 ;
on peut faire varier l'échelle en visualisant le département de la Gironde ; on notera un niveau de prix maximum sur un axe Bordeaux-Arcachon, des valeurs soutenues sur les intercos du littoral et du Val de l'Eyre et un "minimum" dans "l'arrière pays"... :
https://www.immobilier.notaires.fr/fr/prix-immobilier?typeLocalisation=DEPARTEMENT&codeInsee=33
inspiré du phénomène du "vote avec ses pieds" on peut chercher à corriger les niveaux de prix astronomiques du foncier et de l'immobilier de l'agglomération en acceptant de grever ses revenus d'un abonnement SNCF TER (cent à cent-cinquante euros mensuels) ; ainsi résider à Langon peut être à la portée de plus de monde, avec une fourchette de prix de 1510 à 1880€/m2 ("pour les maisons et les appartements anciens")… :
on arrive alors à moins de la moitié de la valeur des biens cédés dans l'interco bordelaise, près du tiers si l'on se réfère à celle de la commune de Bordeaux… :
https://www.immobilier.notaires.fr/fr/prix-immobilier?typeLocalisation=COMMUNE&codeInsee=33227
vous pouvez également ébaucher une tendance du marché en activant la molette "choisir une autre période" ; pour le cas d'espèce la fourchette de prix devient [1460 ; 2000] €/m2 d'octobre 2019 à septembre 2021…
bref, si vous voulez grossir les effectifs de "la communauté des gens des deux voyages quotidiens", sans allonger les files de carrosseries aux heures de pointe, détériorer un peu plus l'indice de qualité de l'air ATMO, augmenter le bruit et l'encombrement en agglo, en attendant que nos élus songent à se bouger un peu, vous pouvez toujours activer ce genre de joystick…