Ce mardi 1er février à Bordeaux, les travailleurs sociaux ont répondu présent à l’appel des organisations syndicales, – CFE-CGC, CGT, FSU, SUD, CNT et FO action sociale -, malgré une mobilisation légèrement moindre à celles des derniers rassemblements, les 7 décembre et 11 janvier dernier.
650 manifestants se sont d’abord regroupés à 11h30 devant le Conseil départemental de la Gironde, au niveau du rondpoint, qu’ils ont décoré avec des pancartes estampillées « Ségur pour tous » ou encore « Ségur toujours en travaux », puis ont défilé devant l’Agence régionale de la santé et en centre ville.
Ils tirent toujours la sonnette d’alarme, estimant à 30 000 les postes vacants dans le secteur, et dans le département à 800 le nombre de départs de salariés attirés par les salaires plus élevés du secteur hospitalier.
« Nous sommes aujourd’hui 114 signataires »
Les cadres mettent désormais tout leur poids dans la balance pour obtenir une revalorisation des salaires de leurs employés. Une lettre ouverte de 114 directrices et directeurs d’établissements sociaux et médicosociaux – a en effet été adressée à l’ARS, au Département de la Gironde, aux représentants des employeurs et aux organisations syndicales. Et nombre d’entre eux ont participé à la manifestation.
Parmi eux, Stéphane Félloneau, directeur adjoint du DITEP Entre-Deux-Mers (AGREA Association). Micro au poing, il a évoqué les dommages collatéraux liés au Ségur de la santé : inégalités au sein des secteurs, tensions liées à l’amoindrissement du pouvoir d’achat, difficultés croissantes à recruter… Autant de facteurs qui nuisent à la qualité des accompagnements.
Salaires, taux d’encadrement et moyens
« En tant que directeur, c’est la première fois que je me mobilise dans la rue, reconnaît Antoine Sajous, qui dirige le DITEP (dispositif d’instituts thérapeutique éducatif et pédagogique) Rive Gauche, à Pessac. C’est une manière d’alerter nos autorités de contrôle et de tarification. Pour ma part, sur 80 salariés, j’ai 8 postes vacants. Je fais des appels à la candidature, mais personne n’y répond. Mes éducateurs spécialisés ou mes infirmiers, BAC+3, sont payés 1400€ net. Comment peut-on s’héberger et vivre dignement avec une famille à 1400€ net ? »
Directeur de l’ITEP (institut thérapeutique éducatif et pédagogique) Les Clarines, qui accueille des enfants présentant des troubles du comportement, Gael Gondat brandit la banderole du collectif girondin des cadres de direction.
« Ce qui nous mobilise aujourd’hui, y compris le personnel de l’établissement que je dirige, c’est une prise de conscience nouvelle. C’est à la fois la question des salaires, qui fait que les professionnels revendiquent aujourd’hui une reconnaissance, mais aussi celle de taux d’encadrement décents, permettant de garantir la continuité d’une prise en charge de qualité des enfants. »
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