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Art : des chefs d’œuvre de la collection de Bernard Magrez dévoilés dans son institut bordelais

Après un an et demi de fermeture, la maison de l’Institut Bernard Magrez rouvre ses portes ce samedi 19 mars à Bordeaux avec une exposition présentant une partie des œuvres d’art contemporain collectionnés depuis 20 ans par l’homme d’affaires bordelais. Il accueille également en parallèle jusqu’au 27 mars des peintures du graffeur bordelais David Selor.

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Art : des chefs d’œuvre de la collection de Bernard Magrez dévoilés dans son institut bordelais

Photographies de JR ou d’Anne Cantat-Corsini, peintures de Philippe Cognée ou de Combas, sculpture en verre de Jean-Michel Othoniel ou sur pneu par Wim Delvoye… En 20 ans, Bernard Magrez a collectionné plus de 500 œuvres d’artistes contemporains de tous styles, et parmi les plus cotés actuellement.

« J’achète parce que ça me plaît, lorsque je vois une œuvre dans une galerie ou un catalogue, explique le propriétaire de vignobles bordelais, dont le château Pape Clément à Pessac. Il n’y a pas de fil conducteur. Certains collectionneurs font que de la photo, d’autres que de la peinture, moi j’ai des goûts très éclectiques. »

Le mot est le bon quand on découvre les 80 pièces de sa collection, présentées du 19 mars au 2 octobre 2022 à l’Institut Culturel Bernard Magrez, dont les salles principales étaient fermées au public depuis près de deux ans. Une sélection a été opérée par le directeur des lieux, Aurélien Desailloud, qui a créé des ambiances correspondant aux différentes pièces du château.

Bernard Magrez devant une pièce de sa collection Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Invitation au voyage

Le hall d’entrée est une invitation au voyage, avec notamment deux photos de JR, montrant des tirages géants de portraits collés sur un train à Kibera ou sur des murs en ruine à la Havane, et le fameux portrait de jeune femme afghane de Steve McCurry. La visite se poursuit dans la bibliothèque avec la première acquisition majeure de Bernard Magrez, une peinture de Bernard Buffet, nature morte avec une bouteille de Pape Clément.

« Je me suis intéressé à l’art contemporain quand j’ai eu la chance de faire connaissance avec Bernard Buffet, raconte le mécène bordelais. Il est devenu une bonne relation, presque un ami. Il m’a aidé à comprendre le pourquoi de son style et m’a amené vers d’autres artistes dont j’ai acheté des tableaux aux enchères. »

Par exemple, les paysages néopointillistes de Dan Hays ou les tours de Tel Aviv peintes dans un style impressionnistes par Philippe Cognée. L’exposition offre également une grande place à la photographie, des portraits de Sebastião Salgado, Lee Jeffries ou Jacques Olivar aux compositions de Liu Wei, Valérie Belin ou Rancinan.

Le Nœud de Babel, de Jean-Michel Othoniel Photo : SB/Rue89 Bordeaux

Street art à l’honneur

Le street art, dont Bernard Magrez apprécie particulièrement une des figures, JonOne, est à l’honneur dans une salle dédiée où « quatre œuvres se répondent », détaille Aurélien Desailloud :

« Futura2000 a commencé à repeindre des wagons du métro de New York dans les années 70, en rupture avec la culture muraliste. C’était un acte politique fort de mettre son nom sur un train. Puis il a fait évoluer son travail, tout en gardant les couleurs vives des tags, et le côté naïf de l’urgence. L’Atlas, un autre artiste, fait lui du calligraffiti, en s’inspirant d’un alphabet en bâtons, découvert en Egypte ».

Bernard Magrez est « aussi un mécène qui s’intéresse au tissu local », poursuit le directeur de l’Institut. Il cite le jeune bordelais Nasti, représenté ici par une œuvre au pochoir, et qui a déjà exposé par le passé à l’Institut. Ou encore le street artiste local David Selor, bien connu pour son personnage mi homme-mi renard, Mimil, et dont la première exposition institutionnelle se tient aussi rue de Tivoli, jusqu’au 27 mars.

Une œuvre de l’artiste bordelais Nasti Photo : SB/Rue89 Bordeaux

« Ne jamais renoncer »

Une autre exposition temporaire, « Ne jamais renoncer », faite de commandes passées par Bernard Magrez à partir de cette devise, occupe le Pavillon de la Boétie. L’institut, qui a progressivement repris une activité complète depuis le déconfinement, compte aussi poursuivre ses résidences.

L’homme d’affaires de bientôt 86 ans assure ainsi que cette activité de mécénat, qui permet de défiscaliser une partie de ses revenus, est totalement désintéressée :

« On a le devoir d’aider les artistes parce qu’ils éclairent le monde. Plus on les écoute, plus on se fortifie. La mission de mon entreprise, c’est d’aider les autres. Les artistes car ils ont un métier difficile, les enfants des rues dans les dispensaires que je soutiens au Népal ou encore les personnes souhaitées par l’Institut Bergonié. »

Bernard Magrez affirme donc que son espace culturel a de beaux jours devant lui. Il écarte en revanche pour l’heure toute réouverture de la Grande Maison, le restaurant étoilé créé avec Joël Robuchon et fermé en juillet 2020 après plusieurs années de lourdes pertes. Le lieu accueille actuellement des séminaires d’entreprises de luxe.

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