Enquêtes et actualités gavé locales

Pour les 10 ans de votre média : objectif 2000 abonné⋅es

30/04/2024 date de fin
717 abonné⋅es sur 2 000
Pour ses 10 ans, Rue89 Bordeaux propose un abonnement à 10€/an et vise les 2000 abonné.es

La pénurie de papier sauvera-t-elle la papeterie de Bègles ?

Pour faire face à la pénurie de papiers et aux difficultés que rencontrent bon nombre d’entreprises dans l’industrie du livre, la Filpac CGT demande de « remettre en cause le démontage de la machine à papier à Bègles ».

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

La pénurie de papier sauvera-t-elle la papeterie de Bègles ?

Dans une lettre envoyée à Bruno Lemaire, ministre de l’économie, la fédération des travailleurs des industries de livre, du papier et de la communication (Filpac CGT) demande de « lancer une réflexion sur les investissements envisagés dans la filière papetière » et de « stopper les projets de démontage de machines à papier » en France.

Le syndicat rappelle que le secteur du livre « est confronté à des difficultés d’approvisionnement de papier et de surenchérissement du prix de cette matière » mettant la filière édition-impression « en grand danger ».

« A ce titre, il nous parait pertinent de remettre en cause le démontage de la machine à papier à Bègles (Gironde) qui, moyennant des adaptations, est tout à fait à même de répondre : à la demande de papier d’édition (exemple le livre scolaire), à la nécessité de maintenir des productions locales, à la sauvegarde et au développement de l’emploi, et au maintien des compétences. »

Parallèlement, cette fédération interpelle Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et président d’Euratlantique, et Valérie Lasek, directrice de cet établissement public d’aménagement auquel le groupe ETEX a cédé le site. Elle leur demande d’intervenir afin que le « démontage soit différé le temps de construire un projet répondant au besoin ».

Crise du papier après la crise sanitaire

« Nous sommes régulièrement alertés par des éditeurs et des imprimeurs sur les fortes tensions d’approvisionnement qui entrainent des ruptures de chaine et des difficultés financières. A ce phénomène de marché s’ajoute le risque d’indépendance éditoriale et de pluralisme lié aux différences de tailles des acteurs du secteur », précise le courrier.

Après la crise sanitaire, la reprise économique progressive de 2021 a fait apparaître une crise de la filière. Le prix de la pâte à papier a augmenté et l’approvisionnement devient difficile. En 2022, les prix ont augmenté jusqu’à 45%. Le marché de l’édition ne représentant que 6 % de la consommation du papier, celui-ci a du mal à s’imposer face à la demande industrielle, notamment en carton.

Cette flambée des prix s’explique par les périodes de confinements liés au Covid-19 où les usines papetières ont tourné au ralenti. Problème auquel s’ajoutent la hausse des prix du transport maritime et le manque de chauffeurs routiers, ainsi que la hausse des coûts de l’énergie.

L’association Avenir papeterie de Bègles relaie le courrier de la fédération et s’interroge : « Va-t-on continuer de se fournir en dehors de nos frontières à des prix qui sont de plus en constantes augmentations ? »

Abonnez-vous ou offrez un abonnement pour permettre à Rue89 Bordeaux d’étoffer sa rédaction


#industrie

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

À lire ensuite


Hermès se paye le luxe d’ériger une usine sur une zone humide en Gironde
Le Signal, ou la ruine du projet pharaonique de bétonisation de la côte Aquitaine
« Le système et le chaos » de Bernard Charbonneau, le Bordelais qui avait (aussi)  presque tout prévu

Photo : Nick Dessauvages/Flickr/CC

Plus d'options