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Législatives : trois de chute pour la macronie en Gironde, le RN rafle deux sièges, premier député écolo à Bordeaux

La majorité présidentielle a limité la casse en Gironde, où elle conserve sept députés sur dix sortants. Mais Catherine Fabre est battue par Nicolas Thierry (Nupes) à Bordeaux centre et Véronique Hammerer par Edwige Diaz (RN) dans le Nord Gironde. La victoire dans le Médoc de Grégoire de Fournas, qui offre un doublé inédit dans le département à l’extrême droite, illustre la vague brune sur l’Assemblée, et les ambiguïtés du camp d’Emmanuel Macron pour l’endiguer.

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Législatives : trois de chute pour la macronie en Gironde, le RN rafle deux sièges, premier député écolo à Bordeaux

Le scénario aurait pu être plus noir encore pour la majorité présidentielle en Gironde, qui parvient à conserver 7 des 10 sièges conquis en 2017, dans un scrutin marqué encore par une forte abstention – plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé.

Ensemble !, l’alliance de Renaissance (ex La République en Marche), du MoDem et de Horizon (le parti d’Edouard Philippe) conserve ainsi d’un souffle les 9e et 12e circonscriptions : dans le Sud Gironde, Sophie Mette (MoDem) est reconduite avec 50,49%, soit 400 voix d’avance sur Sacha André (Nupes) ; dans l’Entre-Deux-Mers, Pascal Lavergne (LREM) réalise 50,23%, moins de 200 voix d’écart avec Mathilde Feld (Nupes).

Les macronistes tiennent encore les villes

Eric Poulliat a aussi eu très chaud dans la 6e circo (Mérignac, Saint-Médard…). Le député sortant (LREM) obtient 51,85% et l’emporte avec moins de 2000 voix d’avance sur la socialiste investie par la Nupes, Vanessa Fergeau-Renaux.

Confirmant le clivage entre la gauche et le centre-droit dans la métropole bordelaise, l’écart est similaire entre Jean-Renaud Ferran (Nupes) et Bérangère Couillard, réélue députée de la 7e circonscription (Pessac, Gradignan), avec 52,71% des voix. La différence est d’un peu plus de 2000 voix entre Florent Boudié, député du Libournais, et sa rivale Sandrine Chadourne, du Rassemblement national.

Les candidats de la majorité présidentielle ont logiquement obtenu leurs victoires les plus confortables dans les deux circonscriptions réputées les plus favorables : Sophie Panonacle rempile comme députée du Bassin d’Arcachon (60%) face au RN Laurent Lamara, Thomas Cazenave empoche la 1ere circonscription (Bordeaux nord, Le Bouscat, Bruges) avec 59,11%.

Echecs à Bordeaux et Blaye

Ce proche d’Emmanuel Macron, auquel la sortante Dominique David a cédé la place, remporte ainsi son premier scrutin au suffrage universel. Sa camarade au sein du groupe Renouveau Bordeaux au conseil municipal, Catherine Fabre, n’est en revanche pas parvenue à garder son fauteuil : la députée de Bordeaux centre est battue par l’écologiste Nicolas Thierry, qui a obtenu 53,34%.

Une victoire historique pour les écologistes girondins qui, après Noël Mamère, envoient un nouvel élu à l’Assemblée, le premier dans la « circonscription du maire », celle de Jacques Chaban-Delmas puis d’Alain Juppé.

Dans la 11e circonscription (Nord Gironde), la sortante Véronique Hammerer est largement distancée par Edwige Diaz, qui obtient 58,70%. Pour la première fois depuis 1986, la Gironde envoie donc un député au Palais-Bourbon, et même deux avec le médocain Grégoire de Fournas, qui rejoindront un groupe de 89 élus, sans précédent pour l’extrême droite.

« Ambigüité et timidité honteuses »

Si l’élection de la chef de file du Rassemblement national en région Nouvelle-Aquitaine était presque annoncée, celle de l’élu pauillacais dans la 5e circo est plus surprenante. L’insoumis Olivier Maneiro, auquel il était opposé, n’a pas vraiment bénéficié d’une mobilisation de tous les courants. La candidate Ensemble ! écartée au premier tour, Karine Nouette-Gaulain, s’est refusée à donner une consigne de vote, indiquant qu’elle voterait elle même blanc.

Dans un communiqué, le président du Département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, a estimé que c’est « l’ambigüité et la timidité honteuses de certains à faire front républicain lorsque la NUPES faisait face au Rassemblement national qui nous conduisent à cette situation ».

Celle où le RN devient un des groupes les plus puissants d’une Assemblée nationale qui pourrait s’avérer ingouvernable, faute de majorité absolue pour Ensemble !.


#législatives 2022

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