Neuf évêques en activité et deux n’étant plus en fonction sont « mis en cause » par les autorités judiciaires ou ecclésiales, a révélé ce lundi 7 novembre le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Monseigneur Eric de Moulins Beaufort.
Dans un communiqué lu par ce dernier, après avoir évoqué le cas de Michel Santier (Créteil) révélé dans la presse en octobre dernier, il précise que Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux (de 2001 à 2019), a reconnu une conduite « répréhensible » sur une jeune fille mineure de 14 ans il y a trente-cinq ans, alors qu’il était curé à Marseille.
« Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables », a déclaré dans ce texte Jean-Pierre Ricard, qui a « demandé pardon » à la victime « ainsi qu’à toute sa famille ».
Ce personnage éminent de l’Église catholique française – il a été notamment deux fois président de la CEF – déclare avoir choisi « de ne plus taire » sa situation et de se « mettre à disposition de la justice tant sur le plan de la société que sur celui de l’Église ».
Les faits ont été signalés au procureur et à la Congrégation au Vatican. Parti de Bordeaux en 2019, Mgr Ricard, actuellement au service du diocèse de Dignes, affirme « prendre un temps de retrait et de prière ».
« Grande compassion »
Son successeur à l’archevêché de Bordeaux, Jean-Paul James, a exprimé sa « grande compassion à la personne victime concernée » et dit partager la peine de « tous ceux qui seront blessés par ces révélations ».
« Je pense spécialement à celles et ceux qui ont été victimes de prêtres, de religieux, ici en Gironde. Je renouvelle mon invitation aux personnes qui auraient pu être victimes en Gironde d’actes répréhensibles à le faire savoir à l’équipe de veille du diocèse, je me tiens moi aussi disponible pour cela. »
Il y a un an, la Ciase (commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) dressait dans son rapport un état des lieux « particulièrement sombre ». Elle estimait en effet à environ 216 000 le nombre des victimes mineures de clercs, religieux et religieuses dans la population française de plus de 18 ans. La commission pointait l’Église catholique comme « le milieu où la prévalence des violences sexuelles est la plus élevée, hormis les cercles familiaux et amicaux ».
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