À l’appel du réseau Seaska, la fédération des ikastola du Pays Basque Nord, 1 000 personnes ont relié le rectorat de Bordeaux au parvis des Droits de l’Homme. En tête du mouvement, le collectif Azterketak Euskaraz, qui réunit professeurs, élèves et parents d’élèves de Seaska. Leur objectif : défendre le droit de passer et de corriger les examens dans leur langue d’apprentissage.
« Volonté politique »
Amaya, professeure de basque à Ciboure, décrit une situation « incompréhensible » alors que des élèves apprennent le basque depuis la maternelle :
« Ils apprennent et révisent les épreuves en basque, mais ils doivent rédiger, le jour des examens, en français. C’est clairement dépendant d’une volonté politique car il y a suffisamment de professeurs bascophones pour les corrections. Avec la venue Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale, on espérait que les choses allaient bouger, mais pour le moment rien ne se passe. »
Jusqu’en 2017, avant l’arrivée de Jean-Michel Blanquer au gouvernement, les épreuves d’histoire et de mathématiques au brevet pouvait être passées en langue régionale. Depuis la réforme, et l’ajout des sciences à l’examen, il n’est plus possible de le passer en basque.
Soutien de Pierre Hurmic
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, originaire de Saint-Palais dans les Pyrénées-Atlantiques, était présent pour afficher son soutien aux élèves :
« Je suis viscéralement attaché à la diversité des langues et des cultures dans le monde, qui sont des atouts indispensables à la survie des peuples. Comme vous, j’ai été collégien et lycéen à Bayonne. C’est naturellement que je vous apporte mon soutien afin que vous ayez le choix de présenter les épreuves du brevet et du bac dans votre langue d’apprentissage. »
En mai dernier, la fédération Seaska a déposé une requête en référé auprès du tribunal administratif de Pau, demandant à la justice de permettre aux élèves de passer l’épreuve du Grand Oral en basque. Un recours finalement rejeté par les magistrats face aux consignes du ministère de l’Éducation nationale. Un mois plus tard, Seaska a occupé les locaux de l’inspection académique de Bayonne.
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